Ces deux pôles de l’opposition avaient, en effet, dans un communiqué conjoint publié après la démission de Soumeylou Boubèye Maïga, proposé qu’en attendant la tenue d’un dialogue national, «un accord politique clair de partage de responsabilités soit adopté sans délai et préalablement à toute autre initiative». La nomination de l’ex-ministre de l’Economie et des finances a anticipé assurément sur l’adoption de cet accord.
Dans un communiqué daté d’hier dimanche 21 avril, le Secrétaire général de la présidence de la République, Moustapha Ben Barka a notifié la nomination de Dr Boubou Cissé, ancien ministre de l’économie et des finances, au poste de Premier ministre. Il remplace Soumeylou Boubèye Maïga démissionnaire avec l’ensemble de son gouvernement, dans la soirée du jeudi 18 avril précédent.Il ressort de ce communiqué que le Président de la République, suite à la démission du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et de son gouvernement intervenue le jeudi 18 avril dernier, a engagé des rencontres avec les forces politiques de la majorité et de l’opposition pour discuter d’une part de la situation socio-politique du pays et d’autre part de la constitution d’un gouvernement de large ouverture.
Au cours de ces échanges, le Président de la République a insisté auprès de ses interlocuteurs sur la nécessité de mettre le Mali au dessus de tout et les a exhortés à l’accompagner dans le processus de reconstruction de notre pays.
Le Président de la République a constaté auprès de ses interlocuteurs une grande capacité d’écoute et une grande disponibilité à fédérer leurs énergies pour le développement de notre pays et le bonheur de nos populations.
Ainsi, le Président de la République a décidé de nommer Docteur Boubou Cissé aux fonctions de Premier ministre, avant de le charger de former une nouvelle équipe gouvernementale dans l’esprit des conclusions de ses consultations avec les forces politiques de la majorité et de l’opposition.
Au moment où nous écrivons ces lignes, l’opposition n’a pas encore réagi à la nomination de Dr Boubou Cissé comme Premier ministre. Toutefois, après la démission du PM Soumeylou Boubèye Maïga, le FSD et la COFOP avait indiqué dans un communiqué conjoint daté du 19 avril qu’ils réitérent leur » démarche d’instaurer un dialogue national inclusif avec toutes les forces politiques et sociales significatives du Mali dont la finalité serait d’établir un diagnostic précis des maux dont souffre notre pays et de leur apporter des solutions efficaces et pérennes «
Les deux organisations d’ajouter que » conscientes des délais d’organisation d’un tel dialogue, elles proposent que soit adopté sans délai et préalablement à toute autre initiative, un accord politique clair du partage de responsabilités assorti d’une feuille de route transparente et connue de tous « .
Par » toute autre initiative « on peut penser à la formation d’un gouvernement voire le choix du Premier ministre qui devraient, tous les deux, intervenir seulement après l’Accord politique. Or, l’on n’a pas connaissance qu’un tel Accord ait été conclu entre le président et ses opposants. On peut donc en déduire que la nomination de Dr Boubou Cissé a été une initiative solitaire du président IBK, qui pourrait être rejetée par le FSD et la COFOP.
A noter que la nomination de Dr Boubou Cissé arrive à un moment où le pays connaît de vives tensions. Les enseignants sont toujours en grève pour non paiement de leur prime de logement. Les revendications salariales des cheminots sont toujours insatisfaites. Interpellé à ce sujet à l’Assemblée nationale, ce dernier, pour se défendre a affirmé que les caisses du trésor sont vides. Reste à savoir si sa nomination au poste de Premier ministre permettra de changer la donne.
MH
Source: l’Indépendant