Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a nommé mardi un ambassadeur chinois, Huang Xia, comme son nouvel émissaire pour la région des Grands Lacs, dans l’est de l’Afrique, une première pour Pékin qui illustre son rôle croissant au sein des Nations unies.
C’est «le premier envoyé spécial chinois», s’est félicité une source diplomatique chinoise, l’ONU indiquant ne pas avoir connaissance de précédent depuis une vingtaine d’années. Très impliquée diplomatiquement et économiquement en Afrique, la Chine est devenue récemment le deuxième contributeur financier à l’ONU après les Etats-Unis, une place occupée jusqu’alors par le Japon. La part chinoise atteint aujourd’hui 12% du budget de fonctionnement de l’ONU et 15% de celui des opérations de paix. Membre permanent du Conseil de sécurité doté d’un droit de veto, Pékin est aussi un grand fournisseur de troupes à ces missions de paix onusiennes, avec plus de 2500 Casques bleus chinois déployés notamment au Mali, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud ou au Liban. La région des Grands Lacs, que l’ONU essaye de stabiliser depuis plusieurs années via une action transversale en sus d’interventions bilatérales, inclut des pays comme le Burundi, l’Ouganda, la République démocratique du Congo et le Rwanda. Le nouvel envoyé spécial d’Antonio Guterres pour cette région succédera à l’Algérien Saïd Djinnit qui a achevé plus de quatre ans de mission. Le bureau de l’émissaire pour les Grands Lacs est situé à Nairobi.