Rare en public, le président algérien, aussi vétéran de la guerre, s’est recueilli sur les tombes. La fin du conflit marque l’indépendance du pays.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a effectué ce samedi 1er novembre une rare apparition publique pour se recueillir sur les tombes de «martyrs» de la guerre d’indépendance à l’occasion des 60 ans de cette insurrection commémorée dans la sobriété, selon des images diffusées par la télévision.
Le président toujours faible
M. Bouteflika, 77 ans, vétéran de cette guerre, s’est recueilli au «carré des martyrs» du cimetière d’El Alia, dans la banlieue est d’Alger, où sont inhumés les plus grandes figures de cette insurrection.
Toujours affaibli par la maladie après un AVC en avril 2013, le chef de l’Etat, en costume trois pièces, est arrivé en fauteuil roulant au cimetière. Il a déposé une gerbe de fleurs puis s’est saisi du drapeau national qu’il a embrassé avant de saluer les principaux responsables algériens.
«Une poignée d’hommes ont décidé de changer le cours de l’Histoire, après que les mouvements politiques, toutes tendances confondues, eurent épuisé tous les moyens de lutte», avait rappelé vendredi M. Bouteflika dans un message adressé aux Algériens.
Il y dénonçait un colonialisme «qui a manié le sceptre de fer d’un despotisme sauvage, sans précédent, confisquant à ce peuple toute dignité et tout repère spirituel et matériel, pour se convaincre de sa mainmise définitive sur l’Algérie et sur ses richesses».
Spectacle son et lumière
A minuit, une salve de soixante coups de canon a tonné dans le ciel d’Alger, suivie d’un hululement de sirènes de bateaux montant du port.
Des milliers de personnes ont assisté à un spectacle son et lumière sur l’esplanade de la Grande Poste, bâtiment algérois emblématique édifié au coeur de l’ancien quartier colonial pour célébrer le centenaire de la colonisation entamée en 1830.
Ces commémorations marquent le 60e anniversaire de la nuit du 1er novembre 1954, au cours de laquelle une trentaine d’attentats visant des symboles de la présence coloniale, firent sept mort, dont un instituteur et un notable musulman.
La date entrait dans l’histoire de France comme la Toussait Rouge et dans celle de l’Algérie comme la Glorieuse Révolution qui a conduit à l’indépendance du pays en 1962. Elle a fait un million et demi de «martyrs» algériens, selon Alger.
source : afp