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Un an après, le mariage homo célèbre ses noces de coton

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C’est une nuit sous les barricades à l’Assemblée nationale. Des députés qui en viennent aux mains dans l’Hémicycle, se traitent de “chien” ou “d’assassin d’enfants”. Une ultime séance poussée jusqu’à l’aube, avant le vote solennel et l’adoption de la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, le mardi 23 avril 2013. “Cela paraît tellement loin maintenant”, sourit Erwann Binet, le rapporteur de la loi. Un an après, le mariage pour tous est à la noce. Plus de 7.000 mariages entre couples de même sexe ont été célébrés en France en 2013, selon les seuls chiffres de l’Insee publiés en janvier. “La question est pacifiée”, se félicite Erwann Binet, qui a rencontré des représentants de La Manif pour tous vendredi, dans son département, en Isère. “On a eu une discussion intéressante, totalement dépassionnée et on a promis de se revoir.”

Autant d’unions dans les grandes villes que dans les villages

“Les premiers mois, les couples qui allaient se marier avaient un peu peur de ce qui pourrait se passer, notamment au moment de la publication des bans parce que leurs adresses étaient rendues publiques”, se souvient Nathalie Mestre, alors présidente de l’association Les Enfants d’Arc en Ciel. Beaucoup redoutaient des cérémonies empêchées, interrompues, gâchées… Un quart des mariages de personnes de même sexe a été célébré dans des villes de plus de 200.000 habitants et un quart dans des communes de moins de 2.000 âmes. Sans encombre.

Selon les estimations de l’Insee, les mariages entre personnes de même sexe représentent 4 % du nombre total de mariages célébrés en France. Un petit record. En Espagne, en Belgique et aux Pays-Bas, les mariages entre personnes de même sexe avaient représenté entre 2 et 3 % du nombre total de mariages la première année. Le sociologue Wilfried Rault, chargé de recherche à l’Institut national d’études démographiques (Ined) et spécialiste du Pacs, évoque un phénomène de “rattrapage”, comme l’indiquent les moyennes d’âge des “jeunes” mariés : 50 ans environ chez les couples d’hommes, 43 ans chez les couples de femmes.

“C’est l’amour qui triomphe de la haine”, répète Vincent Autin, qui avait épousé Bruno Boileau le 29 mai à Montpellier. Les premiers mariés de France ont réceptionné environ 10.000 messages électroniques et près de 600 lettres auxquelles ils n’ont pas encore eu le temps de répondre. “Cinq ou six seulement contenaient des insultes… ou des prières.” Le débat autour du mariage pour tous a toutefois laissé des traces. “La parole homophobe s’est libérée, elle s’est décomplexée, il n’y a jamais eu autant de cas de violences homophobes”, dénonce Vincent Autin, qui accuse “certains irresponsables politiques”.
“Un mariage qui a été très réussi a été celui de l’UMP et du FN”, ironise encore le président de l’antenne régionale de l’Inter-LGBT à Montpellier. Pour lui, “les réactions n’ont pas été suffisamment fermes quand ça a commencé à déraper”. Le mois passé, après avoir participé à une émission sur BFM-TV, il a reçu des menaces de mort. “J’ai déposé cinq plaintes.”

De La Manif pour tous à la “Manif fourre-tout”

Un an après, la Manif pour tous est sur d’autres fronts. De l’écotaxe à l’euthanasie. Les militants LGBT l’ont d’ailleurs rebaptisée “la Manif fourre-tout”. Le mouvement est bien parti en croisade contre la prétendue introduction de la théorie du genre dans les écoles. “Pour continuer à semer le doute, la zizanie, le désordre”, estime Éric Garnier, auteur d’un ouvrage de référence, L’Homoparentalité en France.

“Le bilan est positif, même si on n’a pas été au bout de la réforme,” estime l’ancien président de l’Association des parents gays et lesbiens (APGL), choqué que les socialistes, à Marseille, aient mis leur défaite “sur le dos du mariage pour tous”. La loi qui devait “donner à tous les enfants une sécurité juridique” n’a pas tenu toutes ses promesses. Officiellement, aucune statistique particulière n’existe sur le nombre d’adoptions que la loi a permises. Une statistique “discriminatoire” selon la chancellerie, pourtant capable d’assurer qu’aucune adoption d’un enfant né d’une PMA à l’étranger n’a été refusée. Selon les associations, il y en aurait eu une vingtaine. Et les divorces? Là encore, aucun chiffre ne circule. “Nous ne disposons pas d’une distinction sur la sexualité des couples qui divorcent, seulement sur le genre des demandeurs”, assure le ministère de la Justice. Quand on aime, on ne compte pas…

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