Par cette décision jugée «sage et conforme» aux aspirations des Maliens, l’organisation commune aux 15 états d’Afrique au sud du Sahara, décriée pour s’être longtemps comportée comme un syndicat des chefs d’état à la solde de l’ancienne puissance colonisatrice, se montre enfin soucieuse des préoccupations quotidiennes de ses plus de 300 millions d’habitants.
Le communiqué ayant sanctionné les discussions d’Accra est on ne peu plus clair à cet effet. Les chefs d’état réaffirment « le soutien de la Cedeao pour accompagner le processus de Transition au Mali » et exhortent « tous les partenaires internationaux (l’Union africaine, les Nations unies et l’Union européenne) à continuer à soutenir le Mali dans la mise en œuvre réussie de la Transition».
Ce soutien explicite qui a pris à contre pied les oiseaux de mauvais augure qui prédisaient des sanctions économiques pour asphyxier le pays sonne comme un soulagement. Cette volonté manifeste d’aider le Mali afin d’éviter le chaos devrait être entérinée par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), notamment son bras économique : l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa).
Ces organisations ne devraient en aucun cas servir de bouclier pour donner le coup fatal à une économie malienne déjà mal en point à cause de la Covid-19 et des effets néfastes des crises successives. L’Uemoa et l’Umoa n’ont pas d’autre choix que de rester conformes à la décision et à l’appel de la Cedeao. Celle-ci a compris que personne n’a intérêt que la situation au Mali (3è économie de l’Uemoa) se dégrade davantage.
Car de la stabilité politique et économique du Mali-au regard de sa position géostatique dépendra la stabilité au Sahel et par ricochet celle du monde. La France et l’Europe le savent mieux que quiconque.
Cheick M. TRAORÉ