Certaines voix sont surtout sûres que seul le départ du président de la République améliorera les choses. Je ne vais pas m’incruster dans ce débat mais je suis convaincu d’une chose : l’État malien est dépassé et montre de plus en plus qu’il a perdu le Centre.
Le centre du Mali, une énième fois, a été le théâtre de massacre de populations civiles. Deux villages, Gangafani et Yoro, ont été attaqués dans le cercle de Koro, faisant 38 morts selon le bilan officiel. Pour beaucoup d’internautes, après Ogossagou et Sobane Da, c’est le massacre de trop.
Les Maliens ne savent plus à quel saint se vouer. La situation dans le centre du pays est telle qu’une vache n’y retrouverait pas son veau. Alors que le souvenir douloureux des massacres de Koulogon, d’Ogossagou (Bankass) et Sobane Da (Bandiagara) reste vif dans les cœurs et les esprits, deux villages dans le cercle de Koro, Gangafani et Yoro, ont été attaqués dans la nuit du lundi au mardi par des assaillants qui n’ont pas été identifiés. Dans cette partie du pays, le cycle infernal des attaques a ouvert la bourse des interrogations quant à la capacité de l’État malien à assurer la mission de protection des biens et des personnes.
Trop c’est trop
Selon certaines informations, l’alerte aurait été donnée aux autorités sur une possible attaque, et celles-ci ont tardé à intervenir. Pourtant, après l’attaque d’Ogossagou, le président Keïta, dans son discours, avait tapé du poing sur la table en disant qu’il ne tolèrerait plus les interventions tardives. Ce fut la même situation à Sobane Da, Gangafani et Yoro.
Le sursaut national, l’ultime solution
La Minusma, le président de la République et nombre d’autres institutions avaient appelé à un sursaut national face à ces massacres qui se succèdent. Le même sursaut national, invoqué après les tueries de Sobane-Da, a été mis de l’avant le 17 juin 2019.
Pour d’autres, cependant, ces institutions qui parlent de sursaut national sont celles qui font le malheur du Mali.
Pendant ce temps, les populations, elles, fuient les violences et se ruent vers Bamako et d’autres zones un peu plus sécurisées. Que peuvent-elles faire d’autre, quand on se rend compte que l’État semble dans une incapacité qui ne dit pas son nom de reprendre le monopole de la violence sur l’ensemble du territoire ?