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Trump renvoie chez eux 60 000 réfugiés haïtiens

L’Amérique les avait accueillis après le tremblement de terre de 2010. Donald Trump veut les renvoyer vers un des pays les plus pauvres du monde.

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Les Français qui ne maîtrisent pas parfaitement la langue anglaise ont souvent eu l’occasion, en montant dans un taxi jaune, à New York ou à Miami, de tomber sur un chauffeur haïtien s’exprimant en français avec un délicieux accent créole. Dans quelques mois, ce sera terminé. Donald Trump vient de décider de les renvoyer chez eux en supprimant le statut de protection temporaire qui avait été accordé aux réfugiés haïtiens, en vertu d’une loi passée sous la présidence de George Bush en 1990. Un texte qui, conformément à la tradition américaine d’accueillir toute la misère du monde, avait accordé un statut protecteur à ceux qui, notamment dans la zone américaine, avaient eu à subir une catastrophe naturelle, tremblement de terre ou ouragan.

Or, Haïti a subi en janvier 2010 un tremblement de terre d’une magnitude supérieure à 7, qui, en raison de l’état de précarité de la population et des constructions de bric et de broc de cette île, pauvre parmi les plus pauvres, avait fait plus de 300 000 morts et 1,2 million de sans-abri, rien qu’à Port-au-Prince, la capitale.

Obama, alors président, avait lancé une opération pour que ceux qui avaient tout perdu puissent venir s’installer aux États-Unis. Plus de 60 000 ont fait le voyage et la majorité d’entre eux ont trouvé des jobs. L’île est toujours l’État le plus pauvre de l’hémisphère nord, au 22e rang dans la liste des pays les plus démunis, avec un revenu moyen de 752 dollars pour 10,8 millions d’habitants. Les mandats qu’envoyaient jusqu’alors les Haïtiens réfugiés dans les grandes villes du Nord-Est ou en Floride représentent 2,4 milliards de dollars sur les 8 milliards de dollars du produit intérieur brut d’Haïti. Dans dix-huit mois, cette source sera en grande partie tarie.

Que vont devenir les enfants nés sur le sol des États-Unis

Quand il avait fait campagne en 2016 dans les rues de la Petite Haïti, à Miami, Donald Trump avait promis à ceux qui venaient l’écouter : «  Que vous votiez ou non pour moi, je vous promets que je serai votre champion.  » Contrairement à ce qu’il avait affirmé, les promesses électorales du nouveau président ne valent que pour ceux qui ont voté pour lui. Ce qui n’est pas le cas de la plupart des Haïtiens.

La décision de suspendre le statut particulier des réfugiés d’Haïti fera d’eux des illégaux en 2019 s’ils ne repartent pas là d’où ils sont venus. Mais, outre son caractère particulièrement choquant et inhumain, cette mesure aura des conséquences économiques, et pas seulement pour leur île natale. Beaucoup d’entreprises américaines, surtout moyennes, vont être désorganisées par le départ de cette main-d’œuvre bon marché et qui ne rechignait pas à la tâche tant elle avait besoin de faire vivre les familles restées au pays.

Et surtout, que vont devenir les 27 000 enfants de ces réfugiés nés depuis 2010 sur le sol des États-Unis et donc éligibles à la nationalité américaine ? Pour les plus âgés, le problème ne se posera sans doute pas et ils resteront. Mais qu’en sera-t-il des plus jeunes, que leurs parents inciteront à profiter de leur passeport américain  ?

Les grands journaux de la côte est, New York TimesWashington Post, ont lancé une campagne éditoriale pour demander à Trump de revenir sur sa décision. Ils comptent sur des relais dans l’opinion internationale.

Certains militants américains des droits de l’homme remarquent que Trump a corrigé la mesure irréfléchie qu’il avait prise à l’égard des éléphants d’Afrique. Alors, pourquoi ne changerait-il pas d’avis quand il s’agit de réfugiés haïtiens ?

 

Source: lepoint

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