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Troisième round des pourparlers d’Alger : La communauté Internationale s’inquiète du retour des djihadistes dans le nord du malien

Le samedi 18 octobre courant, veille de la reprise des négociations, les représentants de la communauté internationale se sont réunis à Alger, pour débattre essentiellement des enjeux de la troisième phase des pourparlers. Pour les représentants de la communauté internationale, il s’agissait cette fois-ci de trouver un accord qui pourra être signé à Bamako.

negociateurs mnla

Depuis plusieurs jours déjà, les représentants de la communauté internationale ont travaillé à partir des propositions des autorités maliennes et de celles des mouvements armés du nord. Lesquelles propositions ont été présentées au mois de septembre. Elles ont toutes été compilées dans un document par les soins de la médiation algérienne. Au regard de cette compilation, le chef des opérations de maintien de la paix de l’Onu, Hervé Ladsus a fait remarquer que des progrès ont été faits, mais que les propositions des différentes parties restent sont très imprécises quant à la période de transition et aussi le calendrier.

Quant aux diplomates de la région, eux aussi ont insisté plutôt pour qu’un accord soit signé rapidement, compte tenu du fait qu’aujourd’hui, le “danger” est trop grand. Ce “danger”, aux yeux des diplomates de la région, ce sont les groupes djihadistes qui d’ailleurs préparent activement leur retour sur les lieux, précisément dans le nord du pays.

A la rencontre tenue le samedi en prélude au troisième “round” des pourparlers, ni les autorités maliennes, ni les représentants des groupes armés du nord n’étaient présents. Tous devraient arriver à Alger le dimanche 19 octobre, mais en délégations réduites : trois ministres maliens et dix membres au maximum par mouvement armé.

Selon la médiation, la réduction du nombre de participants autorisés pour cette troisième phase, permettra d’être plus rapide dans les négociations. En réalité, au cours de la rencontre du samedi dernier, la communauté iinternationale a semblé plutôt être préoccupée par la multiplication des attauques terroristes dans le nord du Mali. C’est certainement ce qui a amené Hervé Ladsus, le chef des opérations de maintien de la paix des nations unies, à demander aux groupes armés du nord une meilleure collaboration avec l’Onu pour combattre les groupes djihadistes.

Le dimanche 19 octobre, à l’ouverture des débats à Alger, cette demande du chef des opérations de maintien de la paix de l’Onu a été réitérée, mais de l’avis de certains experts et aussi de plusieurs membres des groupes armés du nord, les choses sont beaucoup plus compliquées que ne l’envisage le chef des opérations de maintien de la paix l’Onu.

De prime abord, les soldats de la Minusma n’ont pas les compétences suffisantes pour lutter seuls contre les groupes djuhadistes dans le nord du Mali. Pour aider la Minusma, deux choses sont possibles. D’abord renforcer le réseau de renseignement, car il a été constaté et vérifié que les populations locales ne coopèrent pas assez. Concerant ce point précis, un participant aux négociations explique qu’il est tout à fait normal que les populations aient peur et qu’elles s’abstiennent de livrer des informations, car tout informateur ou simplement supposé l’être peut se faire tuer par les djihadistes et n’y aura personne pour le protéger.

En second point pour aider la Minusma à lutter efficacement contre le terrorisme, il sera indispensable d’organiser des patrouilles de sécurité mixtes avec les forces de l’Onu, les mouvements armés du nord et l’armée régulière malienne. C’est d’ailleurs là une disposition qui avait été prévue par les accords de Ouagadougou, mais qui n’a pas encore réussi à être mise en place.

Quoiqu’il en soit, le voeu ardent de la communauté internationale, des partenaires du Mali et du Gouvernement malien est qu’on aboutisse rapidement à un accord de paix définitif. On sait que les pourparlers piétinent et l’ONU n’est pas passé par quatre chemins pour montrer son agacement en appelant les parties belligérantes à négocier de bonne foi.

À ce propos, la France qui est beaucoup engagée au Mali, tant sur le plan militaire que sur le plan politique, donne le même son de cloche que l’Onu. Il ne fait pas de doute que si le Mnla, qui a pris la fâcheuse habitude de toujours jouer au trouble fête, renonçait clairement à son idée “d’indépendance” ou “d’autonomie”, les choses iraient plus vite. C’est le Mnla qui semble le plus bloquer les négociations à cause du statut de KIdal qu’il revendique à cor et à cri.

Face à une telle intransigeance, on peut être sûr et certain que l’aboutissement à un accord accepté de tous n’est pas pour bientôt. La question que se posent certains observateurs proches de la médiation est de savoir quel statut on pourrait trouver que le Mnla va accepter, en dehors de celui qu’il réclame à savoir “l’indépendance” ou même “l’autonomie” ?

En vérité il faut reconnaitre que c’est la bonne foi qui manque le plus chez le Mnla et ses alliés. Dans ces conditions, même si un accord venait à être trouvé, il ne fait pas de doute que son application correcte risquerait de poser problème. Seule la bonne foi peut sauver le Mali et il faut souhaiter que les différents acteurs privilégient l’intérêt général au détriment des intérêts claniques, partisans et égoïstes.

Alors que les pourparlers avancent à pas de caméléon à Alger, la société civile malienne scrute l’horizon de pied ferme, vers les assises. Elle a déjà prévenu les autorités maliennes qu’elle ne tolérera aucun accord mettant en cause les principes cardinaux de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale.

 

Mamadou GABA

SOURCE: Soir de Bamako  du   21 oct 2014.
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