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Tribune libre : Les impôts dans un Etat défaillant !

Mon pays va mal, très mal. Le Mali est méconnaissable aujourd’hui et les Maliens ne comprennent plus rien de ce qui leur arrive. Ils ont peur pour leur survie et ils s’inquiètent pour le devenir (sécurité, unicité, indivisibilité, laïcité, cohésion sociale, etc.) du grand Mali d’antan. L’Etat du Mali est un Etat défaillant, bien qu’il détienne (comme tout autre Etat) le monopole de la force, de la coercition. D’après la définition de Douglass North: Un Etat est « une organisation qui a un avantage comparatif dans les activités violentes, dont les pouvoirs s’étendent sur une aire géographique dont les limites sont déterminées par son pouvoir de taxer ses membres ». Que va-t-il faire de ce monopole ?

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Un Etat responsable va essayer de faire respecter l’état de droit. L’économiste moderne dira que l’Etat doit faire tout ce que les individus souhaitent, mais ne peuvent pas réaliser de façon décentralisée.

Le rôle de l’Etat est que celui-ci est là pour diminuer les conflits entre individus (police et justice). Il est là, aussi, pour les protéger d’agressions extérieures (défense). Ce sont les  » fonctions régaliennes » de l’Etat. Mais ses fonctions ne sont-elles pas plus nombreuses ? La monnaie ? La banque centrale ? Certains monopoles ? L’éducation ? Les inégalités ?

La mobilisation des ressources permettant à l’Etat malien de jouer, pleinement, son rôle régalien est quasi impossible dans ces conditions, car nos gouvernants ont une obsession pour l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt général. Je prends l’exemple sur les Impôts, car c’est le poumon de l’économie en termes de mobilisation de recettes devant les Douanes et Domaines. Ces services, approvisionnés par les citoyens, donnent le droit à ces citoyens d’exiger à l’Etat de jouer pleinement ses missions.

Je rappelle que l’impôt est un prélèvement obligatoire et sans contrepartie directe effectué par la puissance publique (Etat ou Collectivités locales) afin de subvenir aux dépenses publiques et en vue de la régulation de l’activité économique. L’impôt a, donc à la fois, une finalité fiscale ou financière (ressources de la puissance publique) et une finalité d’instrument de politique économique ou régulation. La Direction Générale des Impôts est le service public dont la mission est de percevoir les impôts. Elle est placée sous la tutelle du Ministre de l’économie et des Finances.

En 2014, sur les recettes prévisionnelles globales du Mali à recouvrer, les services des impôts sont, à la date d’aujourd’hui, à plus de 85% de recouvrement sur un objectif fixé de plus de 600 milliards de francs CFA. Quelle bonne performance de ces services dans le contexte actuel malien avec des gouvernants qui sont devenus des entrepreneurs, des commerçants, des fraudeurs, des détourneurs, etc. pour les profits personnels. Ceux qui doivent payer les impôts trouvent d’autres moyens de ne pas les payer et ceux qui sont chargés de les recouvrer se remplissent, aussi, les poches. Que peut-on leur reprocher dans un Etat mou, comme le nôtre?

Tant que les pratiques de nos gouvernants vont demeurer les mêmes, ces braves services (Impôts, Douanes et Domaines) ne pourront jamais recouvrer à hauteur de souhait pour permettre à l’Etat de jouer son rôle régalien.

Face à cette situation de manque à gagner pour l’Etat, que devons-nous faire ? Je pense que nous devons sensibiliser l’ensemble des contribuables à s’acquitter de leur devoir de bon citoyen et imposer le changement de comportement aux mauvais gouvernants afin que le Mali puisse avoir un Etat puissant, protecteur et juste.

Je reste convaincu que la solution du Mali ne pourra jamais venir à partir de l’horizontale (c’est-à-dire du Peuple vers le Pouvoir), notre société étant pourrie, mais à partir de la verticale. Autrement dit, nous devons avoir un Président qui aspire au changement et qui a une vision progressiste du pays pour instruire à l’exécutif qui sera tenu d’appliquer la volonté sous peine de sanctions. D’un côté, comme de l’autre, les faits prouvent que l’heure est très grave, mais qu’il y a toujours espoir pour ce pays des grands Hommes. Donnons-nous la main et changeons de comportements pour donner un souffle au Mali pour l’Honneur des Grands Hommes du Mali et le Bonheur de nos futurs enfants.

Jules-Paul Tardivel :  » Le vrai patriote s’inquiète, non du poste qu’il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations « .

Dr. Sékou DIAKITE

Président de l’Association

 » Mouvement pour le Changement à Kati  (MCK) »

Cell.:+223 65 73 64 62 / 73 56 84 79

SOURCE: Zénith Balé  du   26 nov 2014.
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