Au cours d’une audience tenue hier, mardi 4 janvier 2022, le tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako a accordé une liberté provisoire à Oumar Mariko, inculpé pour « injures grossières » à l’encontre du premier ministre. Son procès est prévu pour le 15 février prochain.
Placé sous mandat de dépôt depuis le 7 décembre 2021 pour « des faits d’injures contre le Premier ministre, « par le biais d’un système d’information et de communication », le président du parti Sadi, Dr Oumar Mariko a été mis en liberté provisoire ce mardi 4 janvier 2022. Dans ce dossier, il était défendu par près d’une dizaine d’avocats dont trois anciens ministres de la Justice et des Droits de l’homme. Il s’agit de Me Mamadou Ismaël Konaté, Me Malick Coulibaly et Me Mohamed Ali Bathily.
Il faut rappeler que la libération du Dr Oumar Mariko avant son procès a été demandée par non seulement ses avocats mais aussi par une partie de la classe politique qui criait à un règlement de compte. « Nous saluons la décision de mise en liberté provisoire de Oumar Mariko », a déclaré Me Mohamed Ali Bathily à sa sortie d’audience. Me Bathily a ensuite dénoncé les mandats de dépôt avant le procès. « En plus de Mariko, il y a un vocal d’une autre personne qui a circulé les réseaux. Pourquoi cette personne n’a pas été placée sous mandat de dépôt. L’arrestation de Oumar Mariko a donc un autre objectif », a laissé entendre l’ancien ministre de la Justice, Me Mohamed Ali Bathily qui a ajouté que la « la liberté est un principe. La prison est l’exception ».
Lors de son interrogatoire, le président du Sadi a indiqué qu’il est souffrant. Il a aussi avancé l’argument selon lequel il est un chef de famille et un leader. Il a rassuré la justice qu’il ne va pas fuir.
A sa libération, Oumar Mariko s’est dirigé directement vers le monument Cabral pour réitérer la continuité du combat de ce dernier. Il était accompagné par son camarade de lutte Djiguiba Keita dit PPR. Il a également fait un tour au monument Modibo Keita.
Dr Oumar Mariko était accompagné par ces militants qui criaient à la liberté. « Nous sommes heureux de voir notre président, notre mentor en liberté. Mariko, pour le combat qu’il a mené pour le Mali, ne méritait d’aller en prison. C’est un grand artisan du Mali nouveau, de la démocratie. Il s’est battu pour la liberté d’expression, le multipartisme. Il s’est également battu contre la pensée unique de Moussa Traoré et de ses soutiens. Il est un exemple pour nous. Et nous souhaitons qu’il remporte le procès et cela se fera aussi, car nous avons confiance à notre justice », a déclaré un soutien à Oumar Mariko.
Rappelons que des partis politiques dont le Parena, la CNAS Faos-hèrè, des groupements politiques dont le cadre d’échange ont dénoncé l’arrestation de Oumar Mariko et avaient réclamé sa libération sans condition.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS