À peine installer, ce nouveau gouvernement de transition est voué à l’échec. Non pas dans sa forme, mais plutôt dans le fond. Ce qui pourrait expliquer, le trop de zizanie entre les acteurs responsables.
Après de longs mois de lutte contre un régime fragilise par des mouvements sociaux, voilà aujourd’hui, ce que la population hérite des hommes assoiffés de pouvoir et de luxe. On se demande si l’autre n’était pas mieux qu’eux. En commençant par des irrégularités, on montre maintenant son vrai visage. Ceux qui ont voulu ce changement n’ont-ils pas creusé une autre fausse plus profond que celui de 2012 ? Le M5 avec l’imam Dicko qu’il considérait comme autorité morale a fait ses valises, direction la mosquée. Quant à son protégé ISSA Kaou Djim, il passe en revue leur divorce avec le M5. Celui-ci avait même été agressé au siège dudit comité, et depuis lors, les conférences du mouvement se déroulent ailleurs. Certains jeunes du M5 ne voulant pas croire à ce qui se passe, le coordinateur général du CMAS, comme si, pour enfoncer le couteau dans la plaie, dévoile l’intention de son regroupement à participer à l’organisation du Conseil National pour la transition considéré comme l’organe législatif de la transition. D’autre part, contre toute entente, après le divorce consommé avec le CMAS, le mouvement de Rassemblement des Forces Patriotiques par le président du MPR, Choguel Kokala Maïga, déclare à son tour sa séparation avec le CNSP lors d’un entretien sur Africable. Ces multiples séparations n’affaibliraient-ils pas les positions du M5 ? Si hier, la population était pressée de sortie, aujourd’hui il serait difficile au M5 d’obtenir des masses pour leurs causes, même si d’une certaine manière elle est juste selon eux. En passant, il faut noter aussi que la CMAS malgré qu’il soit sous l’égide de l’Imam Mahmoud Dicko, la coordination n’a plus les mêmes idées lors de sa création, puisqu’elle est devenue une entité politique.
Le CNSP, le CMAS et le M5, les derniers remparts pour le Mali
Comme on le dit souvent, « il n’est jamais trop pour revenir en arrière ». Ces trois entités ont tous les moyens pour donner ce sentiment de changement que les Maliens espèrent tant. Puisqu’ils sont les auteurs de ce coup d’État, ils doivent se réunir pour trouver la solution ensemble. En tout cas, ces séparations pourront empirer les choses puisque déjà le gouvernement est cerné par le front social qui met à nue toute idée d’un changement au Mali. À cela s’ajoute la crise sécuritaire qui est entrée dans une nouvelle phase, en plus des villages pris en otage en les coupant du reste du pays. À l’international, l’ONU exige la fin du CNSP, qui auparavant a été demandé par la CEDEAO, mais les putschistes refusent d’adhérer à cette requête. À quoi devrons-nous encore nous attendre ? Le pire n’est-il pas à craindre ? Après tout, vont-ils accepter qu’on se moque d’eux (CNSP, CMAS, M5) ?
Attentons donc
Lansine Coulibaly
LE COMBAT