Au cours de la période de transition politique au Mali, marquée par l’instabilité et l’incertitude, le silence des partis politiques et de la société civile est particulièrement frappant. Alors que le pays traverse une période critique de transition vers la démocratie, ces acteurs clés semblent largement absents, laissant un vide politique et social inquiétant.
Pendant la transition, les partis politiques qui avaient été actifs auparavant semblaient en grande partie silencieux. Leurs interventions publiques sont rares, et peu d’entre eux semblaient engagés dans un dialogue constructif pour résoudre la crise politique et institutionnelle. Ce manque de leadership politique a exacerbé les tensions et a entravé les progrès vers une transition démocratique stable.
De manière similaire, la société civile, qui avait joué un rôle crucial dans la mobilisation populaire lors des manifestations antigouvernementales précédentes, est étrangement silencieuse pendant cette transition. Les organisations de la société civile semblent désorganisées et incapables de canaliser efficacement les préoccupations et les revendications des citoyens. Ce silence a affaibli la capacité de la société civile à agir comme contrepoids aux institutions gouvernementales et à promouvoir la reddition de comptes et la transparence.
L’absence de participation active des partis politiques et de la société civile pendant la transition a eu des conséquences graves pour la démocratie et la stabilité du Mali. En l’absence de débats publics constructifs et de mécanismes de reddition de comptes efficaces, le processus de transition est devenu opaque et vulnérable à la manipulation par les acteurs politiques opportunistes et les forces extérieures. De plus, le silence des partis politiques et de la société civile sape la confiance des citoyens dans le processus politique et alimente le désenchantement et la frustration.
Pour éviter une répétition de ce silence assourdissant à l’avenir, il est impératif que les partis politiques et la société civile renouvellent leur engagement envers la démocratie et la participation citoyenne. Cela nécessite un effort concerté pour renforcer les institutions démocratiques, promouvoir la transparence et la reddition de comptes, et encourager un dialogue ouvert et inclusif entre tous les acteurs politiques et sociaux. De plus, il est essentiel que les partenaires soutiennent activement ces efforts en fournissant une assistance technique et financière et en promouvant les principes de bonne gouvernance et de démocratie participative.
Le silence des partis politiques et de la société civile pendant la transition au Mali est préoccupant et met en évidence les défis persistants auxquels le pays est confronté en matière de consolidation démocratique. Pour garantir un avenir démocratique et stable, il est essentiel que tous les acteurs politiques et sociaux s’engagent pleinement dans la construction d’un Mali plus inclusif, juste et démocratique.
Mamadou Konaté