Comme on pouvait s’y attendre, les fortes attentes des maliens n’ont pas donné de round d’observation aux militaires au pouvoir depuis un peu moins d’un mois. Nombreux sont les syndicats, acteurs socioprofessionnels, hommes politiques et acteurs de la société civile, chacun avec son « agenda » en main, qui ont fait un tour à Kati, la ville garnison qui est devenue le centre de l’administration publique malienne.
Pas de repos ni de repli, il faut écouter tous et tout, propositions et contre-propositions, pourvu que les interlocuteurs du jour soient rassurés, au risque de se voir vilipender sur les réseaux sociaux ou sur les espaces publics :
« Il y a trop de pression », reconnait le Porte-parole de la junte, Ismaël Wagué. Une tache « ardue », à laquelle s’attèle-t-on à Kati, pour maintenir le climat social moins bouillant et tenir le bon contact avec les amis voisins de la sous-région, afin d’alléger, voire supprimer les sanctions de la CEDEAO qui pèsent sur notre pays depuis deux semaines.
La pression de la communauté internationale n’est pas moindre. Et cela se traduit comme une épine dans les pieds de Assimi Goita et ses hommes.
Ces militaires qui, à 15 jours après le coup d’Etat, sont obligés de porter le manteau de la diplomatie malienne avec une dose de courtoisie, et une grande capacité d’écoute et de négociation avec tous les partenaires sociaux et étrangers, pour maintenir l’espoir des maliens quant à la satisfaction des priorités du moment. Car ils n’ont pas droit à l’erreur.
En tous cas, les militaires au pouvoir font face à une situation très anxieuse avec la pression de la CEDEAO, qui est suivie dans ses positions par les autres partenaires stratégiques et financiers de notre pays. Le flair diplomatique des militaires du CNSP sera déterminant pour adoucir la peine des populations maliennes.
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews