Dans un communiqué publié ce jeudi 10 septembre 2020, l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH) « appelle à une transition civile plaçant au centre des priorités la lutte contre l’impunité et des réformes institutionnelles et législatives qui garantissent l’Etat de droit et le renforcement de la démocratie au Mali« .
« Le 18 août 2020, la crise sociopolitique a pris une nouvelle tournure du fait d’une mutinerie survenue au camp Soundiata Kéita de Kati, laquelle s’est muée en coup d’Etat et a conduit à l’arrestation du président de la République, du Premier ministre et de plusieurs autres personnalités politiques et militaires. Selon les sources hospitalières, quatre personnes ont trouvé la mort et plusieurs blessées dans cet événement. Dans la nuit du 18 au 19 août 2020, le président de la République a annoncé sa démission ainsi que la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement. Un Comité́ national pour le salut du peuple (CNSP) dirigé par le colonel Assimi Goïta a été mis en place », peut-on lire dans le communiqué.
Selon l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), le CNSP doit mettre fin à la détention illégale des personnalités. « L’AMDH a été reçue le 1er septembre 2020 par le CNSP à Kati et les discussions ont porté sur l’organisation des concertations nationales et sur la situation des droits humains des personnalités en détention à Kati. Si nos organisations n’ont toujours pas été autorisées à rendre visite à ces détenus, elles demandent au CNSP de mettre fin à leurs détentions illégales soit en les libérant ou en judiciarisant leurs dossiers si une base raisonnable de poursuite existe, tout en garantissant l’intégrité physique et morale de toutes les personnes arrêtées », a déclaré Me Moctar Mariko, président de l’AMDH.
Concernant les concertations nationales sur la transition qui ont repris hier, l’AMDH appelle à « définir sur les grands axes, de s’accorder sur la feuille de route et les critères d’animation des instances à mettre en place. Le transfert du pouvoir aux civils à travers la désignation d’un président de transition et la mise en place d’un gouvernement de mission doit être le leitmotiv d’une telle concertation au même titre que la conduite des réformes inclusives et profondes dans un délai raisonnable pouvant garantir l’organisation d’élections libres et démocratiques. L’instauration de la paix au Mali ne sera uniquement possible qu’après l’instauration d’un gouvernement civil et d’un engagement fort de celui-ci en faveur du renforcement de la lutte contre l’impunité comprenant la traduction des auteurs de violations graves des droits humains et de la corruption devant la justice ».
Lire la suite sur L’Indicateur du Renouveau