Le coordonnateur général de la Coordination des mouvements et associations de soutien à l’imam Mahmoud Dicko (Cmas), Issa Kaou N’Djim accuse les leaders politiques du M5-RFP d’instrumentaliser la jeunesse pour perturber les concertations sur la transition. Pour le protégé de l’imam Dicko, les responsables du mouvement ne soufflent plus dans la même trompette et que les militaires doivent s’assumer face aux perturbateurs pour restaurer l’autorité de l’Etat.
L’ouverture des travaux de concertations nationales sur la transition, qui se déroulent du 10 au 11 septembre 2020 au CICB, a été mouvementée par les jeunes se réclamant du M5-RFP. Venus en nombre, ils empêchaient les personnalités d’y accéder aux salles et exigeaient leur participation.
Face à cette situation, les forces de l’ordre ont fait l’usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Heureusement, tout est rentré dans l’ordre avec les différentes médiations. Pour le coordonnateur de la Cmas, Issa Kaou N’Djim, ces agissements de la jeunesse du M5-RFP constituent une provocation de trop.
L’occasion était donc bonne pour lui de régler ses comptes avec les hommes politiques, notamment Choguel Kokalla Maiga qui a reçu les 40 cartes d’invitation du M5-RFP. « Le M5 est mort, je dis bien le M5 est mort de sa belle mort. Le M5 appartient au peuple malien et non aux anciens porte-paroles d’IBK. Les syndicats ont eu leurs cartes, les partis politiques comme URD, MPR, Cnid ont eu aussi leurs cartes. Mais nous nous sommes là en tant que Cmas, on n’a eu que deux cartes sur les 40 accordées au M5-RFP. J’ai posé la question de savoir où vont les 20 cartes restantes, on m’a répondu que ce sont les cartes de la jeunesse engagée. L’engagement c’est quoi, c’est venir huer les personnalités ? Est-ce que la Cmas n’a pas de jeunesse ? »
Par conséquent, le divorce semble consommé entre la Cmas et les regroupements politiques (FSD, EMK). Les divergences de vue semblent avoir eu raison du mouvement. Pour Issa Kaou N’Djim, les responsables politiques du M5-RFP sont à la base de l’instrumentalisation des jeunes pour perturber les concertations.
« Je connais les hommes politiques. Ils sont toujours dans les intrigues. Les jeunes qui ont hué les gens ce matin sont des jeunes manipulés par les hommes politiques. Ils leur donnent de l’argent pour perturber la tenue des concertations. Je dis non, c’est une occasion d’échanges franches pour sortir le pays de la crise, mais que certains opportunistes manipulent les jeunes pour venir nous prendre en otage ne marche pas. Je salue la réaction des forces de l’ordre qui a permis de chasser les perturbateurs. Je demande à ce qu’on assume l’autorité de l’Etat ».
Face à cette situation qui risque de perturber la transition, le coordonnateur de la Cmas est sorti de son silence en invitant les militaires à s’assumer. « Il est temps qu’on assume l’autorité de l’Etat. Il ne s’agit pas de faire de la répression, mais d’empêcher le chaos au Mali. Nous allons soutenir le CNSP pour que ça marche. En tant que coordonnateur général de la Cmas, je soutiens le CNSP. On ne va pas passer tout notre temps à manifester. On manifeste pour obtenir un changement. Si la transition échoue aujourd’hui les gens vont dire que les militaires et Issa Kaou N’Djim ont renversé le pouvoir ».
Lire la suite sur L’Indicateur du Renouveau