Après 12 mois écoulés sur les 18 fixés dans la Charte de la Transition, la Synergie 22 des organisations de la société civile, fidèle à sa mission de veille citoyenne et d’alerte, attire l’attention des autorités sur la nécessité d’accélérer les réformes nécessaires de fin de Transition.
Cela, pour le respect des engagements pris devant le peuple malien et la communauté internationale, notamment la sécurité des personnes et de leurs biens, la protection des droits de l’Homme, le respect de la durée de la Transition à travers l’organisation d’élections transparentes, crédibles et inclusives, la promotion d’une gouvernance vertueuse.
Ainsi, un an après la mise en place de la Transition, la Synergie constate des avancées majeures portant sur plusieurs points. Il s’agit de la mise en place des organes de la Transition, la présentation du Plan d’action du gouvernement (PAG) de Moctar Ouane le 19 février 2021. Mais aussi, l’adoption par le Conseil national de Transition (CNT), de celui du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga le lundi 2 août dernier.
Toutefois, la Synergie note avec inquiétude les défis alarmants dans la mise en œuvre des missions assignées à la Transition conformément à l’article 2 de la Charte dans le délai restant. En outre, l’organisation déplore les lenteurs accusées dans la mise en œuvre des réformes annoncées, notamment les réformes électorales. Elle s’inquiète aussi ses violations des droits de l’Homme, singulièrement «la séquestration de l’ancien président et de l’ancien Premier ministre de la Transition suite au second coup d’État du 24 mai 2021 ».
Ces informations ont été données par les responsables de la Synergie au cours d’une conférence de presse tenue samedi dernier à la Maison de la presse. La conférence était animée principalement par le président de la Synergie 22, Dr Ibrahima Sangho, en présence des représentants des autres associations membres de l’organisation.
Il s’agit de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, de l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (Ajcad), de la Communauté des bloggeurs du Mali (Doniblog), du Consortium ELE-Citoyenneté droits humains inclusifs et de la Fondation Tuwindi.
Dans une déclaration liminaire, après avoir fait le tour d’horizon des insuffisances, la Synergie a formulé plusieurs recommandations pour une Transition apaisée et inclusive.
Elle a notamment proposé que les réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives, ainsi que l’organisation des élections générales annoncées soient accélérées ; que les missions de la Transition soient axées principalement sur les actions de fin du processus à savoir l’organisation des élections présidentielle et législatives.
Mais aussi, de revoir à la hausse le nombre actuel de 147 députés déterminés suivant le Recensement administratif de 1996, en prenant en compte les chiffres du dernier Recensement de la population, de consacrer la création d’un Organe indépendant et unique de gestion des élections (OGE) dans la Constitution et la loi électorale, dans un souci de cohérence et d’efficacité technique et financière.
Aboubacar TRAORÉ
Source : L’ESSOR