Depuis quelque jour, les associations, mouvements et groupements poussent partout Bamako comme les champignons dans une forêt dense. Objectif alimentaire affiché : soutenir les nouvelles des autorités de la transition et les richissimes hommes d’affaires qui ont choisi d’emprunter le raccourci pour parvenir à leurs fins politiques. Un phénomène de mode qui est décrié par tout Malien soucieux des grands défis auxquels notre pays fait face depuis des années.
Club de Soutien Assimi GOITA, Association ‘’Anw ko Mali’’, Club de soutien au Colonel Malik DIAW, Club de soutien à l’armée malienne, l’Alliance des jeunes patriotes pour la réussite de la transition, la liste n’est pas exhaustive. Plus pressés que la musique, des individus viennent de créer un mouvement de soutien au Dr Choguel Kokalla MAIGA, pressenti, mais non encore Premier ministre. Ces grimpions d’un genre nouveau de la commune de résidence du très probable futur Premier ministre ont déclaré leur intention, ce mercredi, à la faveur d’une conférence de presse.
A ces clubs s’ajoutent ceux d’hommes et de femmes qui ont fait de la création de mouvements de véritables entreprises à chaque changement de régime. Le cas du mouvement ‘’An ta sén bô a la’’ en est une parfaite illustration. Initiée par Kadidia FOFANA, celle-là même qui était l’une des têtes d’affiche du mouvement contestataire ‘’An tè a bana’’ et poulaine de Soumaïla CISSE, chef de file de l’opposition, et qui a viré à 180 degrés dans le camp du régime déchu. A la grande surprise des observateurs, elle se retrouve avec les putschistes, ceux-là mêmes qui ont renversé son désormais ex protecteur.
Le mercredi dernier, Mme Kadidia FOFANA qui a peiné à occuper le tiers des 5000 places du Palais des sports, a parlé au nom des Maliens, mais en réalité de quelques dizaines de personnes présentes dans la salle pour afficher leur soutien incontestable à la junte qui, en moins d’une année a fait deux coups d’Etat dans un pays aussi fragilisé que le nôtre.
« Ce qui a été fait un le 18 août 2020 et le 24 mai 2001 étaient des coups de redressement. Car, le bateau Mali était en train de tanguer et il fallait le redresser pour qu’il ne chavire pas. Mais ce que nous constatons, on est en train de mettre le bâton dans les roues de ceux qui sont venus redresser ce beau pays confronté à plusieurs crises. Nous, nous avons décidé de ne pas être des spectateurs. Nous allons nous investir dans cette lutte pour un Mali meilleur », a-t-elle clamé face à sa poignée de public qui a acquiescé par un timide applaudissement.
Pourtant, dans un passé très récent, Kadidia FOFANA était une fervente défenseure du régime IBK qu’elle vilipendait avant-hier au Palais des sports de Bamako, sous les projecteurs des caméras et les téléphones des vidéo men qui transmettaient le show en direct.
Le comportement aussi folklorique que mercantiliste de ces carriéristes commence à agacer les Maliens qui les trouvent méprisables.
Ce giottisme de mauvais aloi n’est pour autant pour déplaire aux nouvelles autorités qui en font un baromètre de leur légitimité supposée ou réelle.
PAR CHRISTELLE KONE
Source: Info-Matin