La transition dirigée par Bah Ndaw est dans de beaux draps, surtout l’équipe du Premier ministre Moctar Ouane. Ce dernier est incapable de freiner la vie chère, la contestation, en somme de donner satisfaction aux citoyens. Conséquence : il y a une levée de boucliers contre la primature. Certains demandent purement et simplement le remplacement de Moctar Ouane qui est jugé trop lourd et peu déterminé à trouver des solutions aux différentes doléances de la population et de la classe politique qu’il a longtemps écarté du processus électoral.
Tout le monde lâche finalement la transition qui ne fait l’affaire que des seuls militaires aux commandes, selon certaines sources. C’est pourquoi toutes les couches de la société ont décidé de faire la peau aux autorités qui n’ont jamais associé les voix discordantes aux décisions qu’elles prennent. L’initiative malencontreuse de la transition de faire cavalier seul dans l’application de l’accord d’Alger est une calamité pour certains citoyens.
Comment comprendre que les autorités nouvellement installées puissent faire fi de toutes les querelles qui ont eu lieu au sujet de l’accord d’Alger ? Les membres de la transition donnent l’impression d’être tombés du ciel pour ne rien comprendre des questions qui ont valu à IBK et son clan d’être détestés. La classe politique, en tout cas une grande partie, a adopté un programme de réformes à l’issue du dialogue national inclusif, mais tout cela a été foulé aux pieds par les nouveaux maitres du pays.
La transition a d’abord fait des hommes politiques expérimentés des parias en les écartant de toutes les initiatives. Croyant se débarrasser de ceux qui allaient les gêner, les autorités actuelles ont ainsi fait barrage à ces hommes et leur expérience. Finalement, l’opposition est venue d’ailleurs, des milieux jeunes surtout. C’est ainsi que des novices en politique ont donné le ton de la résistance à la transition en créant un front de refus de l’accord, un regroupement élargi plus tard à d’autres acteurs comme les associations des ressortissants du nord et bien d’autres.
Ce sont les dieux de la politique qui ont abandonné la transition qui se retrouve combattu même au sein du Conseil national de transition (CNT). Certains parlent de l’éventualité d’une motion de censure pour faire tomber le gouvernement de Ouane, mais il reste à savoir si les membres du CNT ont un tel pouvoir, n’étant pas des députés. Ce CNT lui-même est dans le collimateur de la population qui ne se reconnait pas dans le choix de certains membres de cet organe législatif de la transition.
Chose inimaginable, même les religieux qui avaient soutenu ou fermé les yeux sur la gestion de la transition ont commencé à lâcher les autorités actuelles. De l‘imam Dicko au Cherif de Nioro en passant par d’autres leaders religieux, plus personne ne soutient cette transition dans les milieux religieux. On déplore le plus souvent que les membres de la transition ne font rien pour prouver qu’ils sont de passage.
Pourquoi pas un gouvernement composé de technocrate ?
De source bien crédible, nous apprenons que la transition ne tient que sur un de rasoir. Certains hommes nommés ministres ont montré leur limite et le pays va à pas de caméléon. Fort de tout ça, de plus en plus des voix s’élèvent pour exiger la mise en place d’un gouvernement de choc, restreint et composé des technocrates et quelques militaires qui sont connus pour leur intégrité. C’est à cela que le pays pourra sortir de l’ornière. Il faut aussi des technocrates qui ont montré leur preuve que ça soit dans le gouvernement d’IBK ou ailleurs. Il en existe, il suffit juste de faire un rétrospectif sur le parcours des cadres compétents dans les gouvernements. Le nom de certains cadres est resté graver dans les annales. Ils ont montré leur compétence dans tous les domaines où ils sont passés.
Source : La Sirène