La victoire récupérée à l’issue du coup rectificatif du 24 mai dernier est là avec Dr Choguel Kokalla Maïta au poste de Premier Ministre. Mais, pour la gestion escomptée de la transition, tout un chrono de dossiers brulants d’actualité attend le nouveau Gouvernement en place. Il s’agit des défis majeurs qui sont d’ordre politique, sécuritaire, social, humanitaire et de bonne gouvernance.
« Mieux vaut tard que jamais », pourra-t-on se féliciter avec la nomination de Dr Choguel Kokalla Maïga, Président du Comité stratégique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-rfp), comme nouveau Chef du Gouvernement de la transition désormais présidé par Colonel Assimi Goïta. C’est effectif, les retombées de la chute du Régime clanique d’IBK sont là, c’est acquis après une preuve de constance et de sérénité dans sa lutte politique. Reste à savoir aura une baguette magique pour réussir sa mission régalienne et de cohabiter pacifiquement avec les militaires. Surtout est-il que les défis à relever, les priorités des priorités ne manquent pas. Cela, tant au plan politique et sécuritaire que social, économique et humanitaire.
En effet, notons qu’au plan politique les dossiers qui attendent le nouveau PM sont tous d’actualité brulante. Il s’agit de l‘organisation des élections générales et référendaires libres, transparentes et dans les délais prévus dans la charte de la transition. Dossier auquel tient la Communauté internationale comme à la prunelle de ses yeux.
Cependant, vu le volume du travail qui reste à abattre en termes de préalables et de préparatifs de l’ensemble du processus électoral et pour sa réussite, il est à se demander si les supposés neuf (9) restants pourront suffire pour tout mettre en œuvre.
Dans cette perspective, rappelons que, de nos jours, les Maliens sont presque tous unanimes que leur actuel Premier Ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, est un Homme riche d’expériences et à la hauteur de la mission confiée à lui. Donc, il suffirait juste qu’il soit en mesure de rassembler les Maliens et mettre fin aux conflits intercommunautaires. Il est un PM qui connaît bien le pays, les communautés et les points et les points faibles aussi de l’Administration malienne. Reste à savoir comment va-t-il s’y prendre pour la mise en œuvre des réformes politiques, institutionnelles, sécuritaires et militaires projetées dans la feuille de route de la transition. Conscient, par exemple, que c’est la mauvaise organisation des élections législatives contestées d’avril d2020 faisait partie des causes directe du soulèvement populaire contre le Régime d’IBK, le Premier Ministre Choguel doit pouvoir tout mettre en œuvre pour l’organisation des élections libres et crédibles. Cela, sur la base d’un fichier électoral fiable et légal aux yeux de toute la classe politique nationale. Ce qui demeure un défi majeur à relever ; car, l’accès des Régions occupées par les Djihadistes et sous le contrôle des milices azawadiennes pose problème. Un défi devant être relevé par le PM Choguel Kokalla Maïga bien avant le lancement effectif des opérations de recensement électoral et enrôlement des nouveaux majeurs, de la distribution des cartes d’électeurs et de la période des campagnes électorales et du vote effectif sur toute l’étendue du territoire national.
Au plan sociopolitique, le défi majeur que Choguel a à relever également à tout prix est la réconciliation des Acteurs politiques en place et leur mobilisation autour de la feuille de route de son Gouvernement dont la présentation du Programme Général de sa politique au CNT (Conseil National de la Transition) est prévue pour les six prochaines semaines.
Au plan international, le défi majeur à relever aura été de pouvoir renouer avec les Instances suprêmes et organisations de la Communauté internationale opposée foncièrement au phénomène de coup d’Etat militaire dans l’espace CEDEAO notamment. Autre défi majeur est de restaurer le climat de sécurité d’antan à l’échelle nationale. Notamment, dans toutes les Régions du Nord et du Centre du pays. La question d’assurer la sécurité des Personnes et des Biens tant dans ces Régions tombées aux mains de l’ennemi de la paix que dans le Sud.
Au plan économique, d’août 2020 à nos jours, la situation du pays s’est aggravée avec les conséquences directes de l’embargo décrété par la CEDEAO contre le Mali et les effets avec les dégâts collatéraux innés de la COVID-19. Ce qui constitue encore un défi majeur à relever. De ce fait, la tâche ne s’annonce pas facile pour le nouveau Chef du Gouvernement de la transition qui doit réussir à faire valoir tout son pesant d’or au plan stratégique pour redresser la barre à ce niveau aussi. Pour combler les attentes des uns et des autres, il doit savoir éviter les pièges de ceux qui manipulaient d’habitude ses prédécesseurs au profit de leurs personnels et de leurs partisans. Il faut rassurer les Bailleurs de fonds et Investisseurs étrangers.
Autre défi majeur est celui relatif à la lutte contre la corruption dans tous les secteurs vitaux de l’Economie nationale et dans l’Administration. Ce dossier, Dr Maïga le connaît et le maitrise bien. La question est de savoir s’il aura les moyens de sa politique tant au plan politique et judiciaire que moral.
Au plan sécuritaire, tout est prioritaire également. Ce, en ce sens que les forces armées et de sécurité nationales déployées dans les Régions du Nord et du Centre du pays sont victimes à longueur de journée des attaques terroristes violentes et meurtrières à cause de manque d’armement et de motivation au plan professionnel, moral et moral. Ici aussi, le défi majeur des défis réside dans la lutte efficace contre la corruption ayant gangréné complètement le secteur.
Sous IBK, ce sont plus de 1250 Milliards de francs CFA dédiés au Budget militaire qui ont été détournés par son clan et les Officiers Supérieurs de l’Armée tapis sous les Bureaux climatisés de Bamako. Et au moment où le Président tchadien, Marechal Idriss Deby, et ses propres enfants conduisaient les batailles sur le front contre les terroristes, ici à Bamako, l’heure est à la guerre pour les postes juteux et des privilèges. Réalité qui contribué à enfoncer le pays au plan sécuritaire de 2012 à nos jours et qui semblerait aussi à amener nos partenaires étrangers dont la France à opter pour le retrait de leurs troupes du Nord du pays. Ce qui est en passe de devenir un autre sérieux défis à relever pour le Colonel Assimi Goïta et Dr Choguel Kokalla Maïga très déterminés à mener cette transition à bon port.
Ensuite, il y a la fréquence du phénomène d’attaques contre les positions des FAMA et des troupes étrangères ainsi que des pauvres Populations civiles qui est au centre de toutes les préoccupations majeures des Maliens. C’est la même réalité concernant les affrontements intercommunautaires faisant rage dans les Régions du Centre du pays.
Concernant le processus de paix et de réconciliation nationale, la relecture et la mise en œuvre de l’Accord d’Alger est prioritaire aussi. Surtout que le PM Choguel avait sa lecture personnelle de la teneur de cet Accord. Ce qui semble se poser implicitement un autre aspect du défi majeur à relever. Car, les Leaders de la CMA avaient exigé des garanties fermes auprès du Président de la transition, Colonel Assimi Goïta, avant d’adhérer à politique.
Comme préalable encore, il va falloir mettre fin aux conflits intercommunautaires, organiser le rapatriement volontaire des Réfugiés maliens dans les pays voisins et des Déplacés internes dans leurs localités respectives. Puis redéployer l’Administration sur toute l’étendue du territoire national afin de restaurer le climat de sécurité et de quiétude sociale d’antan et assurer la sécurisation du processus électoral en vue.
Au plan humanitaire, outre le retour des Réfugiés et Déplacés internes, il est attendu du Gouvernement de Choguel de nouveaux mécanismes spécifiques en termes d’aides financières, matérielles, logistiques et alimentaires et d’accompagnement au plan administratif, judiciaire et sécuritaire. Pour cela, il faudra réussir à convaincre les organismes internationaux spécialisés et partenaires bi et multilatéraux à revenir accompagner le Mali.
Au plan social, il y a front syndical qui est là à son tour. C’est un défi majeur que Choguel a à relever. Surtout que l’UNTM ne siège pas dans son Gouvernement. Une politique de la chaise vide qui ne dit pas son nom mais une manière de prévenir que la lutte déclenchée dans l’intérêt supérieur ses travailleurs ira jusqu’au bout.
Enfin, il y a le manque des liquidités dans les caisses de l’Etat et la cherté de vie qui se ressentent durement dans le panier de la ménagère. Pour relever le défi, Dr Choguel Kokalla Maïga doit songer à un plan de repêchage des caisses de l’Etat par des réformes incontournables pour doter urgemment les services du Trésor public d’un ballon d’oxygène afin d’améliorer le cadre de vie des Maliens.
Djankourou
Source : L’Aube