La salle de délibération de la mairie de Tombouctou a abrité le 31 janvier une rencontre intercommunautaire dans le cadre du dialogue et la réconciliation après la crise dans la commune de Tombouctou. Ce forum intercommunautaire est une initiative de l’ONG Enda-Mali à travers son projet appelé «Yaafa » et fait suite à d’autres démarches notamment la mise en place de commissions communales de réconciliation (CCR).
Les travaux étaient présidés par le sous-préfet de Tombouctou, Abdoulaye Daga Théra. Le 3è adjoint du maire, Adarawi Assékou, en était le modérateur. Le coordinateur et le facilitateur du projet « Yaafa », Attaher Ag Kinane et Alpha Youssouf Touré, ont participé à la rencontre qui a regroupé tous les chefs de quartier et leurs conseillers, des femmes et des jeunes venus de tous les quartiers de la ville.
A l’ouverture du forum, le coordinateur du projet a mis en exergue la nécessité absolue de faire la paix. « Après la guerre et les autres événements douloureux que nous avons connus, il faut que les cœurs et les esprits se réconcilient, se pardonnent à travers le dialogue », a dit Attaher Ag Kinane.
Après les différentes interventions, le programme « Yaafa » a été présenté par son facilitateur qui a évoqué ses objectifs et ses axes prioritaires d’intervention : l’amélioration du bon voisinage, l’entente entre les différentes communautés, la réduction de l’impact de guerre sur les enfants soldats et les autres enfants victimes du conflit.
Au cours des débats qui ont suivi, des participants ont rapporté tout ce qu’ils avaient sur le cœur en évoquant les atrocités commises et les humiliations subies pendant l’occupation. Les représentants des différentes communautés reconnaissent cependant que malgré l’épisode douloureux, la paix est indispensable car les communautés sont condamnées à vivre ensemble. Ils se sont donc dits prêts à s’accepter et à se pardonner. Mais il faut que l’on tire les leçons du passé et que ceux qui ont commis des atrocités soient jugés.
Au terme de la journée, plusieurs recommandations ont été formulées. L’une d’elles préconise que justice soit faite et que l’Etat prenne ses responsabilités et devienne impartial en mettant fin au traitement préférentiel dont bénéficient certains. Des recommandations, l’on retiendra aussi la délocalisation et l’intensification des activités de sensibilisation au niveau des villages et fractions, le retour des réfugiés. Il est demandé à la population de redoubler de vigilance et de faire preuve d’une franche collaboration avec les forces armées et de sécurité.
Les participants ont souhaité que des commissions de dialogue et de réconciliation soient mises en place dans les villages, fractions et quartiers. Ils ont unanimement reconnu que cette journée a été très utile et remercié Enda-Mali pour son initiative.
M. SAYAH
AMAP-Tombouctou