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Tombouctou : le grenier du grand nord

La Région dispose du plus grand nombre de superficie de riz en maîtrise totale de l’eau, après l’Office du Niger dans la Région de Ségou. Première productrice de blé au Mali, elle est aussi l’une des principales zones de production de pomme de terre

 

D’une superficie estimée à 497.926 km2, soit près de 40% du territoire national, la Région de Tombouctou a une densité de 0,95 habitant au km2. Elle compte 5 cercles, 51 communes dont 3 urbaines, 528 villages et 457 fractions. Sa population est estimée à environ 953.854 habitants. Célèbre grâce à son potentiel touristique, culturel, intellectuel, son style architectural, ses merveilles, son histoire, la région abritant la ville des 333 Saints est par excellence une zone à vocation agro-sylvo-pastorale. Elle dispose du plus grand nombre de superficie de riz en maîtrise totale de l’eau, après l’Office du Niger dans la Région de Ségou. Première productrice de blé au Mali, elle est aussi l’une des principales zones de production de pomme de terre.

À propos de la campagne agricole 2020-2021, le directeur régional de l’Agriculture explique que l’installation des cultures a pris un léger retard suite à la faiblesse de la crue due à l’irrégularité des pluies. Cependant, Idrissa Alpha rassure que l’état des pâturages et les conditions d’abreuvement sont satisfaisants. Le niveau d’embonpoint du bétail est aussi rassurant. «Les mouvements des animaux sont normaux. Ils se dirigent actuellement vers la bande du fleuve pour les pâturages inondés. La production laitière a été appréciée en moyenne et satisfaisante pour couvrir les besoins des populations», explique-t-il, ajoutant que la situation épizootique est relativement calme. «La campagne de vaccination du cheptel contre les principales maladies animales se poursuit. Le taux de couverture est jugé satisfaisant», souligne le directeur régional de l’Agriculture de Tombouctou.

6.056 HA DE RIZ SUBMERGÉS- Sur le plan halieutique, les prises de poissons ont baissé en raison de la forte crue. Les prix ont grimpé comparativement à ceux de l’année passée. Toutefois, les principaux marchés sont assez bien approvisionnés en céréales, se réjouit le chef régional de l’Agriculture. «L’accès des populations aux marchés est relativement facile en cette période de grandes récoltes. Les disponibilités physiques céréalières sont moyennes et continuent de répondre à la demande solvable pour la période. Les quantités offertes sur les marchés sont stables ou en hausse dans l’ensemble par rapport à l’année passée», analyse-t-il, précisant que la tendance générale est à la stabilité concernant les prix des principales céréales consommées dans les localités.La campagne agricole 2019-2020 qui vient de s’écouler, a été caractérisée par une pluviométrie jugée assez satisfaisante, mais mal repartie dans l’espace et dans le temps. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les cultures. Interrogé en marge de la visite du ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche dans la région la semaine dernière, Idrissa Alpha précise que des pertes importantes ont été enregistrées sur les cultures de décrue lors de la campagne écoulée.

La forte pluviométrie enregistrée dans le Haoussa de Niafunké et la montée de la crue tout au long de la bande du fleuve, ont provoqué une submersion des cultures et du riz irrigué. «Les pertes s’élèvent à 6.056 ha de riz, 1.090 ha de sorgho, 1.310 ha de mil, 148 ha de maraîchage. Le nombre total de population touchée est évalué à 14.126», détaille l’administrateur.
Concernant l’approvisionnement des paysans en intrants, 7.650 tonnes d’engrais subventionnés ont été reparties entre les producteurs pour un besoin total estimé à 19.005 tonnes. Quantité jugée insuffisante par les acteurs compte tenu, selon eux, du faible pouvoir d’achat des paysans. Cette précarité a été surtout accentuée par les crises socioéconomique, sanitaire et sécuritaire. Et «les appuis des partenaires au développement n’ont pas permis d’améliorer significativement la situation», déplore Idrissa Alpha.

PLUS DE 653 HA INFECTÉS- Pour le responsable agricole, la situation phytosanitaire est restée relativement calme dans l’ensemble de la région. Des infestations de sauteriaux, de chenilles, de coléoptères, d’oiseaux granivores, de mauvaises herbes et autres maladies ont été observées dans certaines localités. «Les dégâts sont faibles à moyens par endroits. Les superficies totales prospectées s’élèvent à 7.708 ha sur lesquelles plus de 653 ont été infectées dont 115 ha traités. Les traitements ont concerné exclusivement les maladies et les adventices», souligne-t-il.
Autres difficultés majeures ayant caractérisé la campagne passée, le problème sécuritaire, le sous équipement des producteurs, l’ensablement des chenaux d’alimentation, le faible quota des intrants subventionnés octroyés à la région, l’utilisation anarchique des ressources naturelles, relate le directeur régional de l’Agriculture de Tombouctou.

Pour y faire face, il suggère la poursuite du plaidoyer pour l’augmentation du quota d’engrais alloué à la région, le renforcement des capacités d’intervention des agents, l’appui en intrants et en aliments bétail au profit des ménages sinistrés. Idrissa Alpha propose également d’appuyer la reconstitution des banques de céréales, les activités de réhabilitation des infrastructures hydro-agricoles. Il importe également, selon lui, de procéder au transfert de cash pour soutenir les ménages vulnérables et soutenir les producteurs, les éleveurs et les pêcheurs en équipements agricoles.

Aminata Dindi
SISSOKO

Source : L’ESSOR

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