Les jeunes protestataires de Tombouctou continuaient, lundi, de bloquer la route qui mène à l’aéroport de la ville, en maintenant la pression pour empêcher toute personne de sortir et d’entrer, a constaté l’AMAP sur place.
Dans leurs différents communiqués, les manifestants annoncent que le petit bateau pour la traversée du fleuve est bloqué jusqu’à nouvel ordre. Les manifestants ne veulent écouter personne de Tombouctou. Pas même une commission de bons offices composée des imams et des chefs de quartier. Ils réclament seul interlocuteur le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, qui est absent de Bamako depuis dimanche soir.
La route de Goundam, l’autre sortie de la ville, est libérée mais les manifestants se sont concentrés au niveau de l’aéroport, bloquant le passage aux travailleurs civils de la Mission intégrée et multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et de l’Opération Barkhane, venus de Bamako.
Dans un autre communiqué sur les réseaux sociaux, les manifestants menacent d’empêcher les services de l’Etat de travailler. Les commerçants craignent des débordements de la part de gens malintentionnés, malgré les assurances des leaders du mouvement qui affirment que leur « lutte vise l’Etat et non les populations ».
La tension est brusquement montée dans la ville, dimanche, car la veille, vers 00h, un jeune homme d’une vingtaine d’années a été abattu chez lui par deux individus armés non identifiés venus à moto. Les assaillants voulaient enlever la moto de la victime qui aurait reconnu l’un des agresseurs et l’aurait appelé par son nom.
Le gouverneur de Tombouctou, Koïna Ag Ahmadou, et ses collaborateurs s’activent, avec les chefs des forces de défense et de sécurité pour calmer la situation et amener les jeunes à libérer la voie d’accès à l’aéroport et à observer un temps pour permettre aux autorités d’apporter des réponses satisfaisantes.
Vendredi, les forces de l’ordre ont dispersé des manifestations de deux groupes de jeunes de la ville qui protestaient pour la reprise des travaux de la route Tombouctou-Goma Koura et contre l’insécurité.
Spontanément, les jeunes du « Collectif Tombouctou réclame ses droits » et du « cadre de concertation et d’action pour Tombouctou », en guise de protestation, ont organisé une marche avec barricades. Ils ont aussi enflammé des pneus sur les grands axes de la ville.
MS/MD
Source: AMAP