Le 22 Mars dernier, une délégation du bureau régional de la MINUSMA à Tombouctou, conduite par son chef Riccardo MAIA s’est rendue à Niafunké, cercle situé à environ 160 km de la cité des 333 saints.
La mission à laquelle ont pris part Oumar Koly KEITA, le Conseiller aux Affaires économiques du Gouverneur de Tombouctou et plusieurs sections de la MINUSMA visait à avoir, avec les autorités locales et les populations, des échanges relatifs à la sécurité, au processus de DDR et aux perspectives de soutien de la MINUSMA aux jeunes et aux femmes notamment. La délégation de la MINUSMA s’est entretenue successivement avec les autorités communales, des représentants de la société civile, les acteurs culturels et les forces de sécurités maliennes de Niafunké.
Cette visite de terrain a commencé par la mairie de Niafunke. Sur place, les échanges ont porté sur les sujets relatifs à la situation sécuritaire, les services sociaux de base comme l’école mais aussi l’appui que la MINUSMA apporte à travers les projets qu’elle finance, dans le cadre de son appui à la paix et à la stabilisation du Mali tel que le lui enjoint son Mandat.
Les membres du conseil communal, les leaders religieux et traditionnels, les conseils de la société civile et de la jeunesse, la Coordination des associations de femmes étaient les interlocuteurs de la délégation venue de Tombouctou. Celle-ci comprenait entre autres plusieurs sections dont celles de la Réforme du Secteur de la Sécurité- du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion/Réintégration (RSS-DDR), de la Stabilisation et du Relèvement, ainsi que les divisions des Affaires civiles, des Droits de l’Homme et de la Protection et celle de la Communication. Deux journalistes de médias de Tombouctou étaient également de la mission.
« Nous nous réjouissons que la MINUSMA, avec le chef de bureau en personne, vienne à nous, le maire de la commune de Soumpi pour discuter des difficultés que nous vivons. C’est l’occasion pour elle de s’imprégner des défis auxquels nous faisons face. L’éducation, et surtout la sécurité font partie de ces défis. Ça nous réconforte, de pouvoir compter sur l’accompagnement de la MINUSMA », a déclaré M. Samba BAH, le Maire de la Commune de Niafunké après avoir souhaité la bienvenue à l’ensemble de la délégation.
Pour le chef du bureau de la MINUSMA, « il s’agit d’appréhender au plus près les difficultés liées à la paix, à la cohésion sociale, au retour de l’administration mais aussi de l’appui que nous pouvons apporter, dans le cadre du mandat ». Au cours de la rencontre avec les acteurs culturels, jeunes pour la plupart, M. MAIA a insisté sur la nécessité de mettre les évènements culturels au service de la cohésion sociale et de la paix. « Le retour à une vie normale implique des activités qui permettent aux fils et aux filles de la localité de se rassembler, de consolider cette coexistence qui a toujours prévalu. C’est le sens des actions que nous faisons en soutiens aux différentes initiatives locales » a ainsi expliqué le chef de bureau.
Une grande partie du cercle de Niafunké, appelée Gourma, est sous la menace de groupes armés d’obédience extrémistes, hostiles à l’école classique. C’est pourquoi, à l’exception de celles de la ville de Niafunké, toutes les écoles de la commune sont fermées, privant des milliers d’enfants de leur droit à l’éducation. Des membres de la délégation ont ainsi pu constater que dans les écoles du primaire, les classes sont en sureffectif en raison de l’affluence des élèves de la zone du Gourma.
Appuyer le retour de l’Etat, comme demandé par le Mandat
Au cours de la mission, une prise de contact a eu lieu avec la brigade de gendarmerie, le service local de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, en plus des groupements de femmes dont certains ont bénéficié d’un appui de la MINUSMA à travers un projet maraîcher et un autre pour la transformation des produits locaux.
Conformément à la résolution 2531 qui définit son mandat en cours, la MINUSMA « aide les autorités maliennes dans leur entreprise de promotion et de défense des droits humains… ». Afin de soutenir les efforts des forces maliennes dans la sécurisation des personnes et de leurs biens, la mission onusienne a financé à travers le mécanisme du fonds fiduciaire la construction du commissariat de Niafunké, dont les travaux sont en phase de finition.
Au terme des échanges, à la fois francs et enrichissants, Riccardo MAIA a exhorté ses interlocuteurs à entreprendre les démarches utiles afin de parvenir à la réouverture des classes dans les villages où elles sont encore fermées.
« Notre rôle est d’appuyer les efforts déployés par les communautés et les autorités administratives à qui incombe le devoir de sécurisation des personnes et de leurs biens, du fonctionnement des écoles et des autres infrastructures », a laissé entendre le Chef de Bureau de la MINUSMA.
Cette mission de terrain s’inscrit elle-même dans le cadre d’une opération baptisée « WEASEL » lancée par le secteur Ouest de la Force de la MINUSMA depuis le 15 Mars dernier, en vue de contribuer à la protection des civils. La résolution 2531 (2020) qui mandate la MINUSMA lui demande de : « prendre des mesures actives, à l’appui des autorités maliennes, pour anticiper et décourager toute menace contre la population civile, notamment dans le nord et le centre du Mali… ». Ainsi, récemment, plusieurs opérations d’envergure comme Mongoose, qui vient de s’achever, ont été lancées par la Force de la Mission onusienne, pour assurer la protection des civils dans les zones rurales des cercles de Goundam et Niafunké.
Source : MINUSMA