Dans ce mois de célébration de la femme, plusieurs thèmes ont été débattus tels que la paix et la réconciliation, le droit de la femme, l’autonomisation financière de la femme, etc. Sur un autre plan, il faut savoir que les femmes sont confrontées à un autre défi professionnel. Il s’agit là, de leur insécurité professionnelle lorsqu’elles prennent le chemin de la recherche d’emploi.
Lorsque les femmes prennent le chemin de la recherche d’emploi, elles font face à des hommes véreux qui n’ont pas le mot « moralité » dans le registre de leur vocabulaire. C’est vraiment un casse-tête pour les femmes courageuses. Dans les administrations publiques, celles de l’État, et dans les administrations privées, elles sont menacées avec des contreparties si elles veulent vraiment avoir ce qu’elles cherchent : l’emploi.
KD est une femme qui a travaillé dans certaines stations-service de Bamako. A l’entendre raconter son histoire, il faut reconnaître qu’elle avait à faire à des hommes qui venaient la courtiser. Malgré son statut matrimonial, certains hommes n’hésitent pas à dire qu’être mariées ne gâtent pas les affaires. Puisqu’elle travaillait à la caisse du supermarché de la station, il était évident qu’elle fasse la rencontre d’hommes de peu de foi. Des hommes qui tirent sur tout ce qui bouge.
Lorsqu’une femme prend le chemin pour chercher de l’emploi, ce sont des hommes qui voient autres choses en elle que de satisfaire son besoin professionnel. Quant à eux, ils ont d’autres besoins contraires à ceux de la femme. Ils ne pensent qu’à abuser sexuellement des femmes et filles. Une dame a une fois dit que lorsqu’elle avait déposé son dossier de demande d’emploi, le DG l’aurait répondu : « c’est bon, tu connais le reste. » Ce reste n’est autre que faire de la femme une proie à ne pas rater. Lorsque vous êtes belle, c’est tout un calvaire. Il est bien de dénoncer ces comportements honteux de la part des hommes pendant les 8 mars. Si les hommes ne voient autre chose en la femme si ce n’est le sexe, il faut savoir qu’il y a du boulot à faire pour harmoniser la société.
Ces comportements honteux occasionnent parfois des divorces. L’homme pense que sa femme est au lieu de travail, mais en réalité elle a un autre travail qui est différent de ce que pense l’homme. Sa femme est en train d’être abusée sexuellement par un directeur qui a aussi une femme à la maison. Il y aurait parfois dans ces administrations une vie de jungle. Le DG gère la secrétaire. Les employés se gèrent entre eux. Parfois, il y a des interventions externes telles que les copines que le chef reçoit dans son bureau. Et aussi, ces femmes véreuses qui viennent de n’importe où font le pouvoir en menaçant certains employés. Puisque c’est la « chose » du DG, elle est intouchable.
Face à l’incapacité financière de certains hommes, et surtout lorsque la femme ne pense qu’au snobisme, cette dernière n’hésite pas à défier son mari parce qu’elle a un autre homme qui la gère financièrement. Ils sont nombreux ces hommes qui savent que leurs femmes sont gérées par d’autres hommes mais ne peuvent pas agir en conséquence.
Les femmes sont interpellées à ne pas oublier cet aspect. Etre femme, c’est aussi s’assumer face à de telles situations dans le monde de l’emploi. Les filles et femmes qui ont accepté de livrer leurs corps pour avoir un emploi sont nombreuses. « C’est le statu quo, on va faire comment », pensent certaines d’entre elles. Chacune se sait. Puisque cela arrange certaines femmes, on fait le mutisme et l’on mène sa vie. Tout compte fait, il faut savoir que cela ne fait pas l’honneur de la femme. Que la femme soit seulement un objet sexuel est un gâchis pour la société. Il faut plus de sécurité pour les femmes sur ce plan, plus d’action par elles-mêmes d’abord à leur égard.
Yacouba Dao
Source: Malijet