A la suite de l’arrestation de 6 jeunes arabes armés par nos militaires dans la nuit de mardi à mercredi 25 juillet 2018 et l’incendie de leurs véhicules par la foule en colère, la communauté arabe de la ville a vivement exprimé son mécontentement en faisant, hier, des tirs de sommation dans la ville empêchant toute activité.
Décidemment, la cohabitation devient de plus en plus difficile entre la communauté blanche, notamment des Arabes et des Touaregs et la communauté noire de la ville. La noire soupçonne ces Arabes et Touaregs de braquages et d’enlèvement de véhicules dans la ville et ses alentours. Depuis le début de la crise en 2012 à nos jours, ce manque de confiance persiste.
Malheureusement, l’arrestation de six jeunes Arabes par nos militaires dans la ville de Tombouctou a été une goutte d’eau qui déborda la vase.
Selon nos sources locales, tout a commencé dans la nuit de mardi à mercredi 25 juillet 2018. Aux environs de 22 h, une patrouille des FAMa à Sankoré dans la zone appelée Farrouber a sommé quatre véhicules suspects de s’arrêter. Face au refus des occupants d’obtempérer, les militaires ont fait des tirs de sommation. Du coup, les occupants ont riposté avec des tirs.
Heureusement, le professionnalisme de nos FAMa a été exemplaire. Ils sont parvenus à arrêter les occupants sains et saufs. Ils étaient au nombre de six jeunes arabes portant deux armes. Une fois, arrêtés, ils ont été conduits au niveau de la gendarmerie pour des enquêtes.
Ayant appris la nouvelle, les populations excédées par des nombreux braquages et enlèvements des motos, véhicules se sont rués vers les véhicules des suspects. Elles ont brûlé trois des quatre véhicules sur place.
Mécontente de cette arrestation et surtout l’incendie des trois véhicules, la communauté arabe de la ville a énergiquement riposté hier matin en procédant à des tirs de sommation pour exprimer sa colère. Elle a bouclé temporairement le secteur du Grand marché, situé entre Abaradjou et Sankoré, empêchant toute activité dans la ville. Les manifestants ont brûlé une moto. Il n’y a eu ni blessé ni mort. La communauté arabe de la ville reproche aux militaires d’avoir laissé les véhicules des suspects à la merci de la foule.
Les forces de l’ordre de l’ordre sont revenues pour restaurer l’ordre dans le secteur. Les manifestants armés ont été désarmés sur place.
Notons que la ville de Tombouctou est devenue un no man’s land où règne l’insécurité. Les populations de la Cité de 333 saints subissent de façon quotidienne, devant les autorités administratives et militaires, les braquages, enlèvements de véhicules, de motos, les vols à main armée, les mauvais traitements, l’humiliation, les assassinats ciblés.
Y. Doumbia
Source: L’Indicateur du Renouveau