Un homme politique à la tête d’un parti politique structuré et ambitieux se doit d’aller à la conquête du pouvoir, l’essentiel étant de respecter les principes démocratiques. Sur ce plan, il n’y a rien à reprocher au parti présidé par Tiéman Hubert Coulibaly, lequel annonce les couleurs dès le prononcé de son nom : Union pour la démocratie et le développement (UDD).
Bien que se réclamant de la Majorité présidentielle du temps où le président IBK était aux affaires, Tiéman Hubert Coulibaly se faisait beaucoup distinguer par son refus de soutien aveugle, assumant parfois des prises de position aux antipodes de celles d’un autre groupement se réclamant aussi du soutien du président de la République qui avait choisi de vendanger les libertés d’action et de pensée de ses leaders devenus méconnaissables au fil du temps, si l’on s’en réfère à de leur cursus, très brillant pour certains.
C’est à ce niveau qu’il faut comprendre la pertinence du regroupement de partis présidé par Tiéman Hubert Coulibaly, l’Alliance pour la République et le Progrès (ARP) qui a démontré que l’on peut soutenir le président de la République dans l’intérêt national en vue de contribuer à l’œuvre de construction du pays, mais sans se défaire de son identité politique et de ses visions.
Et lorsque, tête baissée, les thuriféraires de partis et groupements de partis se contentaient de soutenir le président IBK uniquement de faire mousser les choses par des éloges, sans un regard vraiment critique sur ce qui se passait dans le pays, Tiéman Hubert a eu à élever la voix à plusieurs reprises pour aviser, alerter de ce qui pouvait se passer si rien n’était fait pour rectifier la trajectoire sociopolitique dans laquelle le pays s’était engagé. Nous en faisions écho il y a tout juste quinze jours, en rappelant que, par rapport à la situation nationale, l’histoire lui donne raison.
De la vision, il en a et aussi de l’expertise, pour avoir été plusieurs fois ministre et à la tête de départements stratégiques pour la gestion des affaires publiques du Mali : ministre des Affaires étrangères, ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, ministre de la Défense et des anciens combattants. La Transition, il la connaît aussi, pour avoir travaillé à restaurer l’image du Mali écornée par le coup d’Etat de 2012, en tant que ministre des Affaires étrangères de la Transition sous Dioncounda Traoré.
C’est donc logique que, fort du soutien d’un regroupement d’une quinzaine de partis et mouvements politiques – et pas des moindres- Tiéman Hubert Coulibaly puisse déclarer sa candidature à la prochaine élection présidentielle.
Une candidature qui, d’ailleurs, n’est pas tombée de façon impromptue pour peut-être profiter de l’imbroglio politique en cours comme certains pourraient le penser. C’est préparé depuis longtemps. D’ailleurs, depuis l’année 2019, Tiéman Hubertt déclare, à chaque fois que l’occasion se présente, qu’il est candidat à la prochaine présidentielle puisque son parti, l’UDD, en a décidé ainsi et il a aussi obtenu le soutien du regroupement de partis qu’il préside, l’ARP.
C’est donc l’aboutissement logique d’une démarche enclenchée depuis quelques années, comme pour rappeler que Tiéman Hubert Coulibaly, moulé dans un esprit d’organisation et de méthode, abhorre l’improvisation.
Pour preuve, pendant que les gens sont en train de se battre pour des postes et autres responsabilités, lui est en train de parcourir le Mali profond pour prêcher la bonne parole, celle de la paix et de la cohésion nationale. Partout où il passe, il appelle à l’union sacrée des Maliens pour sortir le pays de la situation délicate dans laquelle il se trouve, tout en répétant qu’il croit en le génie malien capable de faire oublier cette mauvaise passe dans laquelle se trouve le pays. Pour lui, il faut que les gens se fassent confiance mutuellement et se rassemblent autour de l’essentiel, laissant de côté les égos, pour construire un Mali fort, prospère et performant.
Amadou Bamba NIANG