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Tiébilé Dramé face aux hommes des médias : « Ce qui se joue au Mali, ce n’est pas seulement la sécurité du Mali, mais c’est la sécurité du monde.»

L’un des maillons essentiels à tout processus et à toute dynamique sociale sérieuse, c’est la presse quel que soit le support que choisissent les professionnels des medias. Pour ses vœux à l’occasion de l’année 2020, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a invité les attachés de presse diplomatiques, des journalistes, des blogueurs et des activistes pour partager avec eux, les quelques actions globales auxquelles participe le département.

Dès son propos introductif, le ministre s’est incliné devant le sacrifice de tous les journalistes qui ont perdu la vie dans l’accomplissement de leur mission. Il a aussi souhaité l’élargissement et la libération de ceux qui ont été détenus dans l’exercice de leurs fonctions. Aussi Tiébilé Dramé a exprimé une pensée pieuse à tous les compatriotes qui vivent dans des conditions précaires. 2019 a été éprouvante, avec une série d’attaques terroristes contre le Mali, ses voisins et ses partenaires. Elle a été aussi une année où les pays n’ont pas baissé les bras face à la cruelle adversité des ennemis de la paix.

Pour mettre en place des pistes, la dimension de la crise a nécessité la naissance du Dialogue National Inclusif, unique en son genre, dira Tiébilé Dramé, depuis la conférence nationale. Les forces vives ont montré leur responsabilité avec des débats francs et profonds. Selon Tiébilé Dramé, le Dialogue National Inclusif a sorti l’accord du tête-tête entre le gouvernement et les groupes armés. Le CSA du 19 Janvier a fait, quant à lui, oublier le temps perdu depuis Août 2019 et cela lui confère un caractère historique. Le succès de cette grande rencontre inter-malien revient aussi aux mouvements signataires. Le ministre s’est interrogé sur ce qu’aurait été le DNI si les groupes signataires n’étaient pas venus « la réussite de ce dialogue est aussi dû à « nos frères du Nord » se ffélicite le ministre des Affaires Étrangères.

Les grandes lignes du sommet de PAU étaient aussi au cœur de cette cérémonie. La multiplication des tueries, jusque dans les casernes, a fait révolter des citoyens qui ont fortement manifesté pour demander le départ des forces étrangères. Tiébilé a encore rappelé l’urgence et la pertinence de faire le distinguo entre nos amis et nos ennemis. Les condamnations, les indignations et les controverses ont servi de base au sommet de PAU pour assurer les partenaires français dont 13 militaires étaient tombés dans le combat contre le terrorisme. C’est une coalition pour le SAHEL qui a vu jour sous un commandement unique. Le sommet de PAU a été « un moment de vérité et un moment de clarification » a ajouté le ministre.

Le Mali est dans une année décisive. Tout le monde est content, rassure le ministre des affaires étrangères. « Les résolutions principales ont connu des avancées concrètes. En joignant l’acte à la parole, un premier bataillon de 428 hommes, de façon paritaire, sera redéployé à Kidal »

S’agissant de l’insistance des Nations Unies sur l’accélérer la mise en œuvre de l’accord, Tiébilé dira que c’est aux maliens de créer des solutions et de se mettre à l’abri des remontrances. Le DNI et le CSA ont été un succès incontestable et les récentes inquiétudes de la CMA sont une nouvelle illustration de leur appartenance au Mali. Tiébilé, très optimiste, a invité les maliens à regarder l’essentiel. De façon lancinante, il a demandé aux leaders d’opinions, aux éditorialistes et aux confrères de façon globale, d’accompagner cette marche du gouvernement qui porte déjà des fruits.

L’une des recommandations du Dialogue National Inclusif, c’est d’engager des discussions avec Kouffa et Iyad. Le ministre des Affaires étrangères n’a pas joué à l’ambiguïté. Il a affirmé que le gouvernement n’a rien entrepris dans ce sens. Même Dioncounda Traoré qui mène cette démarche ne la mènerait pas pour le compte du gouvernement.

Actualité oblige, la question de la libération du Général Amadou Haya Sanogo et co-accusés s’est invitée aux échanges. Tiébilé Dramé dit mesurer la complexité de la crise que nous connaissons. « Nous avons besoin de plus d’alliés pour éviter que notre pays ne s’effondre. Personnellement, j’ai fait le choix de tout mettre en œuvre pour sauver ce pays ». La position républicaine adoptée par l’anti putschiste n’a pas changé d’un iota, a-t-il rappelé. Tiébilé Dramé n’a pas jugé utile, comme le gouvernement dont il fait partie, de commenter une décision prise souverainement par des magistrats libres. Le ministre des Affaires Etrangères estime que nous vivons encore les conséquences de l’interruption démocratique et constitutionnelle de 2012.

 

Figaro du Mali

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