Vingt-quatre heures après la fermeture des bureaux de vote, certains États-Majors commencent à soulever des inquiétudes et de cas de « fraudes et de bourrages d’urnes ». C’est lors d’un point de presse que le directeur de campagne de Soumaila Cissé, Tiébilé Dramé, a soulevé des difficultés qu’il demande au gouvernement de corriger. Celui-là même qui a soulevé, il y a un peu plus d’une semaine, des confusions liées au fichier.
Loin de vouloir se substituer aux responsables légaux, habilités à donner des « indications » concernant les résultats provisoires, Tiébilé Dramé a affirmé que son équipe a sa propre cellule de compilation des résultats. « Nous sommes à mesure de vous dire qu’il y aura un deuxième tour de cette élection présidentielle entre Soumaila Cissé et Ibrahim Boubacar Keita. Nous nous acheminons bel et bien vers un second tour. Nous sommes républicains et respectueux de la constitution»
Pour le cerveau de l’équipe du chef de file de l’opposition, le projet du camp présidentiel, à savoir le coup chaos ou le Takokélen, est un échec. Le président sortant, au dire de cette ‘’boite noire’’ , a été contraint au second tour par toutes les forces démocratiques qui veulent le changement. Il soutient que malgré la débauche de moyens, l’achat des consciences et les irrégularités, le président candidat, lance M. Dramé, est incapable de gagner au premier tour.
Il a aussi déploré les incidents qui ont troublé et empêché le vote dans le centre et le nord du pays. Il exige que le gouvernement établisse la liste d’endroits où il n’a pas été possible de tenir les élections. Aussi d’indiquer le nombre d’électeurs par bureau de vote. Le chiffre de 716 avancé par l’administration territoriale n’est pas définitif, insiste-t-il.
Tout gouvernement devrait être à mesure de dire à l’opinion nationale et internationale doit pouvoir situer le nombre de bureaux et de localités où il n’a pas été possible de tenir le vote. L’opposition et tous les autres candidats, y compris les observateurs de l’Union Européenne qui ont tapé du poing sur la table hier, avaient demandé la publication d’endroits où le scrutin ne pouvait pas se dérouler, mais selon Tiébilé, le gouvernement dit ne pas être capable de le faire avant Dimanche.
Au Mali, le nombre maximum par bureau, c’est 500 électeurs, et sur les 716 bureaux, c’est de milliers de voix qui sont perdues pour le candidat Soumaïla Cissé parce qu’estime son directeur de campagne, ce sont 12 localités qui lui sont fortement favorables. Il y a des villages qui n’ont pas reçu le matériel électoral avant le jour du vote, regrette Tiébilé Dramé. L’administration aussi n’était pas de la partie et des sous-préfets n’ont rejoint leur poste que la veille. Le gouvernement a le devoir de faire la lumière cette situation pour des raisons de transparence.
S’agissant de transparence, il charge les autorités et expose déjà les cas de bourrages d’urnes qu’ils disent avoir recensés. C’est d’abord à Gao, précisément à Tarkint où IBK a eu 8000 voix contre 0 pour Soumi 0 voix. Gargando 3335 voix. Il est aussi mentionné qu’à Talataye, IBK sort en tête avec 6500 voix et à Salam, il est crédité de 8000 voix. « Sans hésitations, nous disons qu’il y a eu bourrages d’urnes dans ces localités du nord du pays » certifie Tiébilé.
Il faut donc un recomptage des voix, puisqu’il y des présidents de bureaux qui sont partis avec les à l’aube pour revenir le soir et procéder à un dépouillement. Le directoire rejette d’ores et déjà ces chiffres de ces localités et exige un comptage contradictoire. Aussi, les observateurs nationaux et internationaux ont été interpellés afin de participer activement aux opérations de centralisation et de compilation.
Tiébilé Dramé a rappelé que plusieurs pays, chaque fois que le président sortant a été obligé à second tour, il est devenu un président partant. Il a cité la cote d’Ivoire entre Gbagbo et Ouattara, le Sénégal entre Abdou Diouf et Wade et entre Wade et Macky Sall. Il a donc invité le gouvernement à un recomptage contradictoire.
S’agissant de la réaction de son candidat, Tiébilé a répondu que Soumaila Cissé avait débarqué avec femme et enfants chez le candidat qui avait désigné victorieux et qu’il n’hésiterait pas à le faire si le scenario arrivait de façon transparente.
Figaro mali