Cela fait maintenant plusieurs mois que les autorités maliennes ont décidé de se retirer de la force sous-régionale de lutte contre le terrorisme, le G5 Sahel. La situation a été récemment abordée par les ministres de la Défense du Niger et du Burkina Faso, respectivement Alkassoum Indatou et le général Barthélémy Simporé. A l’issue d’une rencontre avec le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo, hier lundi 22 août 2022, le ministre nigérien a estimé que le Mali est le grand absent en matière de la coopération dans le domaine de la Défense, au niveau sous-régional. « Nous avons passé (…) en revue la situation sous-régionale et nous avons pensé que le Mali (…) est aujourd’hui le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense » a-t-il déclaré.
Le Mali avait invoqué « perte d’autonomie »
Alkassoum Indatou a par la suite ajouté qu’ : « il faut qu’on travaille pour que le Mali puisse revenir et assumer ses responsabilités et jouer son rôle ». Notons que le Mali, le Niger et le Burkina Faso font tous face, depuis plusieurs années, à des violences djihadistes. Pour mieux affronter ces dernières, les trois en plus du Tchad et de la Mauritanie ont créé en 2014 cette coopération sous-régionale. Cependant, depuis l’arrivée des militaires au pouvoir au Mali, ceux-ci ont annoncé le retrait du pays, tout en invoquant une « perte d’autonomie » et une « instrumentalisation » au sein du G5 Sahel.
Le gouvernement du chef de l’Etat malien, Assimi Goïta, avait donné les raisons de son retrait dans un communiqué. « Le Gouvernement de la République du Mali rappelle que la non-tenue à Bamako de la 8ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel, ainsi que des réunions statutaires des autres organes constituent une violation d’une décision prise par l’Institution, mais aussi celle des textes de base du G5 Sahel » avait-il indiqué. Le chef de l’Etat nigérien Mohamed Bazoum avait quelques jours après déclaré la mort de la coopération sous-régionale, dans une interview accordée au média La Croix.