Malgré les multiples rencontres et décisions nationales et internationales, les actions exécutées et en cours d’exécution et les efforts des autorités et de la communauté internationale et la France, le Mali reste presque la même proie facile qu’il a été depuis 2012.
Avec l’intervention française, le déploiement des forces onusiennes, la tenue des élections présidentielle et législatives et la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger, l’espoir de retrouver la paix et la stabilité d’avant avait atteint l’esprit malien. Bien que beaucoup d’efforts aient été faits dans ce sens, la situation sécuritaire au Mali reste presque la même. Si les groupes armés du Nord se disent être dans la dynamique de la restauration de la paix, leurs alliés jihadistes continuent de semer le trouble à travers le Mali.
Le nombre de victimes de la crise sécuritaire ne cesse d’augmenter avec les attaques des positions de l’armée malienne mais aussi des forces étrangères, celles mêmes qui sont censées faire respecter l’application de l’accord et lutter contre le terrorisme. Pis, les populations civiles n’échappent pas à la barbarie de ces ennemis de la paix.
Les attaques terroristes n’ont jamais cessé au Mali malgré les efforts déployés de part et d’autre. Outre l’attaque du camp du Moc à Gao et des bases forces étrangères, l’armée malienne est la cible potentielle de tous les jours depuis le début de cette crise sécuritaire à travers des embuscades des groupes jihadistes et attaques. La semaine dernière, un convoi de l’armée malienne est tombé dans une nouvelle embuscade entre Diabaly et Nampala dans la région de Ségou.
Le bilan provisoire faisait état de deux morts, plusieurs blessés et des portés disparus. A Tombouctou, le camp de la Minusma a été ciblé par des tirs au mortier dont plusieurs blessés selon AFP. En plus des attaques ciblées (imams, maires, leaders jeunes…) les écoles et mairies n’échappent pas à l’obscurantisme des jihadistes dans les localités du Nord et du Centre du Mali.
Des efforts constatés
Dans cette recrudescence d’attaques, les soldats français de Barkhane ont annoncé dans un communiqué l’arrestation d’une vingtaine de jihadistes lors d’une opération dans la forêt de Serma dans la région de Gao. “La force Barkhane a réalisé une nouvelle opération dans la forêt de Serma à 200 km au sud-ouest de Gao, mettant hors de combat une vingtaine de terroristes”, a indiqué Barkhane dans son communiqué.
De son côté, les Forces armées maliennes (FAMa) sont engagées quotidiennement dans cette lutte anti-terroriste. Ce qui leur a valu l’arrestation de plusieurs présumés jihadistes.
Pour vaincre ce phénomène et restaurer la stabilité, les cinq pays du Sahel (Algérie, Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad) ont créé en 2014 le G5 Sahel pour unir leurs efforts afin de bouter le terrorisme de leur zone. Ils sont en train de tout mettre en œuvre pour son opérationnalisation, en témoigne l’appel lancé par le président du Niger, Mahamadou Issoufou, au sommet des G7. Il a sollicité leur soutien afin que l’opérationnalisation de G5 puisse être validée par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Youssouf Coulibaly
Par L’Indicateur du Renouveau