Jusqu’à la signature le 18 juin 2013 de l’accord préliminaire de Ouagadougou, plus d’un Malien demeurait sceptique quant au respect du calendrier électoral adopté par le gouvernement.
Le gouvernement, avec l’appui de la communauté internationale, la France et les Etats-Unis en tête, n’a jamais fait mystère de sa volonté de tenir au moins l’élection présidentielle au plus tard en fin juillet. Pourtant, la détermination du président Dioncounda Traoré et autres assurances du ministre en charge des élections n’avaient jusque-là réussi à convaincre beaucoup de nos compatriotes au regard des difficultés qu’ils invoquaient sur le terrain. Celles-ci ont, entre autres, pour noms : choix du fichier électoral, retour des déplacés et réfugiés, redéploiement de l’administration et des forces armées et de sécurité nationales sur l’ensemble du territoire.
Si entre temps des avancées majeures avaient pu être constatées en termes d’organisation technique et matérielle, ces difficultés n’avaient pourtant pas pu fléchir le scepticisme des uns et des autres.
Même la convocation du collège électoral en fin mai dernier n’avait pu changer grand-chose. Surtout que la situation de la région de Kidal était restée une grosse épine dans le pied de autorités et, de ce fait, focalisait désormais tout le doute et autres réserves sur la présidentielle du 28 juillet 2013. Ils étaient plusieurs partis politiques et associations à exprimer leur refus de voir les élections se tenir sans cette région ou même à conditionner leur participation au scrutin présidentiel à la libération de Kidal. Parmi eux, on retient notamment l’Alliance des démocrates patriotes de Soumana Sako et le Collectif des ressortissants du Nord (Coren).
Dans ce contexte intervinrent les discussions de Ouagadougou (Burkina Faso) entre les autorités maliennes et le Mouvement national de libération de l’Azawad avec à ses côtés le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad. Au terme d’une dizaine de jours d’intenses débats, les protagonistes, sous la médiation du président Compaoré du Faso, étaient parvenus à un accord qui doit permettre la tenue du scrutin du 28 juillet sur toute l’étendue du territoire national du Mali, y compris Kidal. Dès lors, ceux qui avaient jusque-là pensé que les dates indiquées par les autorités transitoires n’étaient pas tenables ont dû ranger leur scepticisme au placard et semblent désormais engagés de manière résolue dans le processus électoral. En tout cas, les sceptiques se trouvent désormais à court d’argument car Kidal qui était demeuré le seul argument valable pour s’inscrire dans une logique de report ou de boycott du scrutin est revenu dans le giron du Mali depuis la signature de l’accord préliminaire, le 18 juin 2013 dans la capitale du Faso. « Maintenant, je suis sûr que les élections auront lieu aux dates indiquées », confie Gaoussou Togola, le jour de la signature de l’accord. Pourtant, quelques jours auparavant, ce commerçant se montrait dubitatif.
Pendant tout ce temps, le gouvernement est resté imperturbable et le processus évolue, peut-on dire, normalement. Au delà de l’acheminement des matériels électoraux à l’intérieur du pays, l’établissement des listes électorales et le démarrage, demain, de la distribution des cartes Nina, le dépôt des candidatures doit légalement prendre fin ce vendredi 28 juin 2013. En tout cas, les principales structures impliquées dans l’organisation de la présidentielle, notamment le ministère de l’Administration territoriale, la Délégation générale aux élections et la Commission électorale nationale indépendance ne laissent plus aucune chance au doute sur la tenue de la présidentielle le 28 juillet prochain. La question de Kidal étant bien entendu désormais tranchée.
Bakary SOGODOGO