Je me nomme Mme Cissé Fadimata Ouologuem. Je dois témoigner sur la disparition de mon époux, le Sous-lieutenant Aboubacar Kona Cissé. Le Sous-lieutenant a disparu le 30 avril 2012. On l’a enlevé chez lui et le lendemain, le 1er mai 2012, j’ai vu ses images à la télévision malienne. Il s’est même présenté et on l’avait dit: «Présente-toi !»; et, Il s’est présenté. Et dès lors je n’ai plus revu ses images, je n’ai plus entendu parler de lui, je ne sais plus où il est, je ne sais pas où il se trouve.
Il a disparu comme ça, j’ai tapé presque à toutes les portes. Je suis allée voir le ministre de la justice, le procureur du tribunal de la commune III, la DSA, j’ai vu le représentant de Haya, parce que j’ai demandé audience avec Haya on m’a refusé cette faveur. J’ai vu ses représentants.
Je suis allée à la justice militaire, à la sécurité militaire. Je l’ai cherché partout. J’ai écris dans des journaux, parce que j’ai sollicité le journal 22 Septembre pour publier les informations; mais, je n’ai rien reçu jusqu’à présent, je n’ai rien entendu. Je ne sais pas où il se trouve. Et, ça fait 20 mois aujourd’hui que je ne sais pas où est mon mari, où il se trouve.
Je l’ai cherché partout. Et la justice n’a pas dit la vérité. J’ai cherché le ministre de la justice, l’ex-ministre de la justice du nom de Malick Coulibaly qui m’a dit carrément: «Mme on a cherché ton mari partout, mais on ne l’a pas vu!»
A mon humble avis, si un ministre de la justice te dit de tels propos que faire encore. Surtout que je ne savais plus où aller me plaindre. C’est tout récemment que je suis allée faire une déposition au pôle économique et j’ai saisi les Représentants de l’Amnesty Internationale. Maintenant, on peut parler parce qu’il y a un président et nous pouvons dire ce qu’on veut dire.
Je veux que justice soit faite, que les coupables soient punis. Je veux tout simplement savoir s’il est mort ou vivant? S’il est mort qu’on me le dise, je souffre, mes enfants, mes parents et c’est toute une nation qui souffre avec moi, je le sais.
Et Kona est pleuré par tout le monde; je suis la seule, il y a toute l’armée qui cherche Aboubacar Kola parce que c’est un brave soldat qui aime son pays.
Je demande à la presse de faire des investigations pour savoir ce qu’il a fait pour cette nation. Et, si des gens comme lui doivent disparaitre sans aucune justice. En tous les cas, je compte toujours sur la justice, l’Amnesty internationale et sur les mouvements de Droits de l’homme. Je veux vraiment savoir ce qu’il est devenu».
AMC
Source: Notre Printemps