TELECEL – MALI, un groupe dirigé par Apollinaire Compaoré également président du groupe PLANOR et propriétaire de TELECEL – FASO au Burkina Faso, a démarré ses activités au Mali conformément au cahier des charges qui régit les télécommunications dans notre pays. Ce lancement officiel des opérations, opéré en grande pompe, s’est déroulé en présence de Souleymane Diallo directeur général de TELECEL – MALI et de Dimitri Ouédraogo chargé des opérations du groupe au Mali et au Burkina Faso. Si l’objectif est d’ « offrir plus » aux Maliens un produit avec une communication à moindre coût, il n’en demeure pas moins que certains aspects ont été volontairement omis comme si le Mali n’était pas un pays sérieux.
Avant de penser à la concurrence et d’ « offrir plus » aux Maliens comme l’insinuent les responsables de la société de téléphonie mobile, la communication doit d’abord être bien distribuée. Les Maliens savent que TELECEL comme Orange – Mali, par exemple, sont des investissements directs étrangers dans notre pays, et qu’eux-mêmes en sont les premiers bénéficiaires.
Mais pour une société reconnue d’utilité publique ayant beaucoup d’expertises en matière de télécommunication, le baptême de TELECEL – MALI ne devrait pas avoir des arrières gouts amers. Même si, selon son directeur, 100 milliards de FCFA ont été mobilisés ou injectés pour l’opérationnalisation des activités effectuées sur fond de discriminations. D’abord parce que des appels n’ont pas été satisfaisants pour certains abonnés, mais aussi en raison du fait que les Maliens ont été tenus écartés loin de l’antre du recrutement. « En plein appel, on m’a coupée », s’alarmait cette femme qui s’interroge en ces termes : « Qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi ma communication n’est pas perfectible ?»
Dans ces conditions, la capacité physique initiale projetée par la société et qui culmine autour de 3 millions d’abonnés sera-t-elle atteinte ? TELECEL ne propose pas de services innovants, pour cet autre Malien déçu que notre patrie a été soumise à une sorte de discrimination devant les emplois. A t- on mis les charrues avant les bœufs ? Pourquoi TELECEL a t-elle occulté dans sa filiale Mali le principe de l’égalité devant l’emploi ?
Le problème n’est pas de respecter la date et les cahiers de charge encore moins d’être une entreprise de concurrence mais d’intégrer la main d’œuvre locale dans cet investissement sur nos terres. Même au niveau de la technologie 3G+ que l’opérateur est sensé offrir aux Maliens, nous sommes au stade des promesses.
Issiaka SIDIBE
Source: Le Matinal