«Sauvons notre environnement ! » est une nouvelle rubrique qui vise à sensibiliser les enjeux de la protection de l’environnement et les risques du changement climatique. Ce numéro fait un zoom sur Elie Dabou, un modèle dans la vulgarisation des techniques de reverdissement grâce à l’ONG Sahel Eco qui aide les paysans dans une agriculture respectueuse de l’environnement à travers plusieurs initiatives, dont le Projet «Reverdir Afrique».
Né en 1971 à Bankouma dans la commune rurale de Mandiakuy, cercle de Tominian, Elie Dabou est un amoureux des arbres. Sans expérience, il a produit une quarantaine de pieds de manguiers. Malheureusement, ces pieds sont tous morts. C’est ainsi que l’ONG Sahel Eco lui tend la main afin de l’aider à maîtriser les techniques de reboisement.
Dans ce cadre, le paysan de 51 ans a bénéficié de plusieurs formations techniques de reverdissement à travers la combinaison de pratiques agro-écologiques (zaïs, cordons pierreux, bandes enherbée, RNA, compostage rapide, semis direct, greffage).
Pionnier des actions de reverdissement dans son village, Elie Dabou entreprit dès 2019 des travaux de récupération du sol. Les visites d’échanges et expériences qu’il a effectuées auprès d’autres paysans à Bokuy-Makoina et Lalkuy dans la commune de Mafouné ont permis de renforcer les convictions du fils du chef de village de Bankouma à s’investir dans l’intensification des techniques agro-écologiques au niveau de son exploitation.
Avant l’application des techniques de reverdissement, Elie Dabou cultivait 5 ha de terres avec du mil et du sorgho. Les connaissances apprises au cours des différentes formations lui ont permis de récupérer des terres dégradées. Ces efforts ont immédiatement payé.
Compostage comme apport en engrais organique
Elie Dabou qui éprouvait des difficultés pour couvrir les besoins de son ménage en vivres, a réussi à améliorer sa production agricole et ses revenus. Il se distingue des autres producteurs par sa détermination pour le travail. Mais aussi il se singularise par le respect des itinéraires techniques.
Soucieux de la préservation de l’environnement et de la protection des espèces animales, il utilise unique le compostage comme apport en engrais organique. Pour la réalisation des différentes technologies, il a utilisé presqu’exclusivement la main d’œuvre familiale. Il profite du matériel octroyé par le projet Sahel Eco au village de Bankouma.
L’expérience d’Elie Dabou dépasse aujourd’hui les frontières de son village où il s’est construit une réputation d’excellent formateur en techniques de greffage. Son expertise en matière de techniques de reverdissement est très sollicitée. Il a été la première personne à introduire le jujubier greffé dans son village. Actuellement, il dispose de vingt (20) pieds de jujubiers greffés, quatre (04) pieds de karité greffé.
Son ambition est de devenir au bout de deux (2) ans un paysan modèle dont beaucoup de villages viendront visiter les œuvres. A travers la réalisation de toutes les combinaisons de techniques propices pour son champ, il compte réaliser, cette année, un verger d’arbres fruitiers d’un hectare.
Boubacar Idriss Diarra
Trois techniques de reverdissement
Le Zaïs est une technique de récupération des terres encroutées qui consiste pour le paysan à aménager des poquets en saison sèche dans lesquels il ajoute une poignée de composte et où il sème le moment venu.
Le cordon pierreux est une technique de récupération, de conservation des eaux et du sol, qui lutte contre l’érosion, maintient et améliore la fertilité du sol pour les cultures pluviales. Il s’agit de lignes de pierres alignées selon des courbes de niveau préalablement déterminées afin de réduire l’érosion hydrique et éolienne tout en favorisant l’infiltration de l’eau dans le sol et le maintien de débris divers dont les matières organiques dans l’espace aménagé.
La RNA “Régénération Naturelle Assistée” est une technique de régénération du couvert végétal qui consiste à augmenter les végétaux ligneux dans les exploitations agricoles et permettre une gestion intégrée et durable des ressources forestières à travers une forte implication de la communauté. Les arbres ainsi présents protègent le sol et les micro-organismes contre l’ensoleillement excessif…
Source : Le Challenger