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TCHAD Boko-Haram : Les analyses de l’ancien ministre Bichara Ringo.

Les attaques perpétrées par la secte Boko Haram contre les positions de nos forces de défense et de sécurité dans la localité de Bohoma province du lac Tchad, constituent une tragédie horrible pour la population tchadienne. De ce fait, cette situation nous interpelle tous au-delà de nos divergences politiques. En tant que citoyen je voudrais partager mon point de vue sur cette menace existentielle pour notre pays afin d’élucider la situation au public.

La province du lac Tchad est située à environ 300 km de la capitale, Ndjamena. Les populations locales souffraient depuis quelques années, des attaques de Boko Haram et toutes les conséquences qui y découlaient. La secte avait étendu son opération dans pratiquement dans la majeure partie du lac Tchad. Les paysans, les éleveurs, les pécheurs et les commerçants ont considérablement réduit leur capacité de production.

Affectant ainsi l’approvisionnement en produits de consommation de grandes villes du pays et du Nigeria, Source d’entrée de devises pour l’économie nationale.

Du point de vue de libertés individuelles et droits humains, on observe une recrudescence de violences de tout genre sur les populations locales. La secte BH imposait le payement des dîmes et diverses taxes aux paysans sur les parcelles et les récoltes, les éleveurs sur les zones de pâturage et les pécheurs éventuellement dans leur zone de pêche et la quantité de produits obtenus. Les chefs traditionnels sont obligés de coopérer au prix de leur vie.

Cette situation nous rappelle les pratiques sombres des années 1965 à 1978 dans la Région géographique du Ouaddaï. La première armée (Kisre) une branche de Frolinat avait également institué ces pratiques de raquette prise en otage et massacre suivis des incendies d’habitants conscients de réalités de notre pays, alimentées quotidiennement par les vulnérabilités sociales, économiques et politiques, nous sommes interpellés à reformer notre système de défense et de sécurité pour nous éviter l’instauration d’un califat islamique criminel au Tchad.

Au regard de cette menace réelle pour notre pays, la stratégie de défense nationale doit être revue pour s’adapter au contexte de la zone des opérations et aux conditions de l’ennemi. C’est une guerre sournoise et asymétrique se déroulant dans une zone marécageuse, parsemée des îles éparses.

L’envoi de matériels lourds tels que les voitures terrestres, blindées, T-45, etc.… ne prospère pas sur ce terrain.

À mon avis l’État tchadien doit former des bataillons militaires amphibies et les doter des matériels amphibies tels que chars amphibies, avec des moyens de transport fluvial.

Le Tchad ne disposant pas de ces moyens cités plus haut alors le gouvernement devrait orienter ressources et les partenaires financiers et techniques vers la formation de forces amphibies et des équipements adaptés à la guerre lacustre asymétrique et amphibie.

Bichara Ringo

Tchadanthropus-tribune

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