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Ladji Bourama tape du poing sur la table : « trop de dérives au Mali….. Ça suffit, je serai impitoyable désormais…. »

Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, dans le respect d’une tradition légendaire dans notre pays, a reçu le vendredi 17 juillet 2015 à Koulouba les vœux des institutions de la République, du corps diplomatique et des légitimités traditionnelles et religieuses du Mali à l’occasion de la fête de la rupture encore appelée Aïd El Fitr. Au-delà du rituel protocolaire, le président IBK, au sortir d’une folle rumeur qui a fait état de sa mort en Turquie, semble décider à instaurer une nouvelle gouvernance au Mali : celle de la sincérité vis-à-vis du Mali. Et là-dessus, le chef de l’Etat se veut désormais ‘impitoyable’’. Un sévère avertissement pour tous les serviteurs de l’Etat.

ibk pdt maliLe vendredi 17 juillet 2015 a vu les musulmans du Mali, à l’instar de leurs coreligionnaires du monde entier, célébrer la fête de la rupture encore appelée Aïd El Fitr. Après la prière à la grande mosquée de Bamako le matin, le président de la République, El Hadji Ibrahim Boubacar Kéita, vêtu d’une tunique et coiffé d’une chéchia, a reçu à la présidence de la République sise à Koulouba, aux environs de 11 heures, les vœux inhérents à cette fête musulmane de la part du Premier ministre, Modibo Kéita, au nom du gouvernement ; Issaka Sidibé président de l’Assemblée nationale au nom du parlement ; le président de la Cour suprême Nouhoum Tapily au nom du corps judiciaire ; l’ambassadeur de l’Algérie au Mali, Nouredine Ayadi, au nom du corps diplomatique ; Bamoussa Touré, coordinateur des chefs de quartiers de Bamako au nom des légitimités traditionnelles et du président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko au nom des autorités religieuses.

 ‘’L’Accord d’Alger, un acquis majeur du mandat’’

Le chef de l’Etat a d’abord écouté religieusement ses hôtes du jour lesquels ont tous reconnu un fait : les efforts consentis par lui dans la résolution de la crise que notre pays vit depuis plus de trois ans. Des efforts dont le couronnement a été la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali par les différents protagonistes les 15 mai et 20 juin 2015 à Bamako.

L’ambassadeur de l’Algérie au Mali, Nouredine Ayadi dont le pays est chef de file de la médiation internationale, a expliqué que son pays ne ménagera aucun effort pour que les objectifs de l’Accord soient atteints. Pour le diplomate, l’Accord issu du processus d’Alger sera sans nul doute un acquis majeur du mandat du président IBK.

Le Premier ministre Modibo Kéita a expliqué que les attentes du peuple malien évoluent dans un triangle à savoir la sécurité de toutes les personnes et leurs biens, la restauration de la paix ; les activités permettant d’apporter une réponse satisfaisante à l’amélioration des conditions d’existence de notre peuple ; et la construction d’une société de justice, d’équité dans une démarche de bonne gouvernance. Le chef du gouvernement a appelé les Maliens à se croire, à se considérer comme les artisans d’une même œuvre. « Mettons-nous ensemble pour que nous puissions construire une étoffe faite des aspirations allant dans le sens du bonheur de tout le monde », a souligné Modibo Kéita.

Le président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé, a salué la sortie de crise amorcée par notre pays sous le leadership du président de la République. L’Assemblée nationale, selon son président, continue de jouer son rôle de contrôle de l’action gouvernementale comme cela s’est traduit au cours de la dernière session d’avril avec des questions orales adressées à certains membres du gouvernement sur les questions d’actualité dans notre pays.

« La distribution de la justice est une œuvre extrêmement délicate », a souligné Nouhoum Tapily. Le président de la Cour suprême fonde l’espoir que l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale saura sortir le pays de la crise.

Le Coordinateur des chefs de quartiers de Bamako, El Hadji Bamoussa Touré, a dit être convaincu que le Mali est en train d’aller dans le droit chemin, le chemin de l’espoir. « Louange à Allah pour tout ce qui a été fait notamment la signature de l’Accord issu du processus d’Alger. Vous avez dit que vous allez restituer au Mali sa place dans le concert des Nations, vous êtes là-dessus. Nous, autorités traditionnelles, nous allons nous impliquer dans la mise en œuvre de l’Accord, pour l’honneur du Mali ».

Le président du Haut conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko a remercié le chef de l’Etat pour tout ce qui a été fait. Il l’a ensuite réconforté de la haute considération que les Maliens lui témoignent toujours. Cette considération  et le grand espoir que les Maliens placent en leur président se sont manifestés quand la folle rumeur de sa mort a paralysé la capitale le week-end dernier, a souligné le président du Haut conseil islamique.

Mais l’imam Dicko n’a pas dérogé à ses principes qui consistent à dire crument ce qu’il a du fond du cœur. En la matière, il a prêché la justice, la droiture à tous les niveaux notamment l’administration et particulièrement les forces de sécurité. « Un pouvoir injuste ne saurait tenir longtemps. Que chacun se ressaisisse parce que ça commence à trop bourdonner », a fait savoir cette sommité de la religion musulmane au Mali laquelle n’a pas manqué d’enseigner l’histoire du pèlerinage de Askia Mohamed en 1495.

 

Pèlerinage duquel notre pays tire une grande partie de sa Baraka, puisque l’empereur de l’Arabie Saoudite de l’époque a béni Askia Mohamed et a béni le Mali. « Il y a des pages de notre histoire qu’on ne doit jamais oublier ». Le président du Haut conseil islamique d’expliquer que le Mali est une terre d’islam, un islam de tolérance et non de violence. Il a invité tous les Maliens à ne pas se laisser tenter par l’aventure des adeptes de la violence religieuse.

En retour de ces vœux à lui adressés, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita s’est d’abord félicité d’avoir réussi avec le concours de la communauté internationale, ce qui était réputé de l’ordre de l’impossible.

« Oui, une paix a été conclue en République du Mali dont l’objet est la paix et la réconciliation. Ce fait est majeur, ce fait est refondateur. Je voudrais que chacun sache aujourd’hui que nous tiendrons tous nos engagements. La République du Mali n’a jamais manqué d’honorer aucun engagement et cette fois-ci, il s’agit de relancer la nation malienne. Donc, nous serons au rendez-vous Incha Allah », a expliqué le président IBK qui se félicite du fait que son pays « bénéficie de l’estime de ceux qui font le monde, ceux qui comptent, pas par des mièvreries, pas par quelque abandon de souveraineté, d’aucune façon, d’aucune façon.

 

Nous restons droits, dignes et debout tels qu’il sied à celui qui dirige le Mali. De cette crête, nous ne saurions jamais descendre, jamais. L’élan de solidarité internationale dont le Mali a bénéficié est réputé unique dans les annales de l’histoire contemporaine et même plus loin. Nous nous en félicitons. Mais nous n’en sommes pas pour autant naïfs. Il peut être fugitif. L’actualité est telle que l’intérêt se porte très facilement ailleurs. Il faut donc que nous ne perdions pas du tout le momentum ».

Un Premier ministre de loyauté parfaite

Le chef de l’Etat a salué le Premier ministre Modibo Kéita pour le travail fabuleux qu’il a accompli en diverses tâches qu’il lui a confiées. D’abord en tant que Haut représentant du chef de l’Etat dans les pourparlers inclusifs inter-maliens à Alger. Et c’est l’excellence de l’accomplissement de cette tâche qui lui a valu d’être aujourd’hui Premier ministre. Tâche qu’il accomplit avec la confiance absolue du chef de l’Etat.

« Vous êtes un homme d’une loyauté parfaite, sans calcul, sans agenda caché, sans malice, tout dévoué au Mali, tout dévoué au Mali. Plaise au ciel que ça soit le cas de tous vos collaborateurs. Plaise au ciel que ça soit le cas de tous ceux qui vous entourent et m’entourent. Chaque vendredi, l’imam Traoré de ma mosquée me dit, Mahmoud vient de le dire aussi, qu’Allah te donne les collaborateurs à hauteur de souhait. Tu (le Premier ministre NDLR) as prouvé assez de ton sentiment vis-à-vis de ce peuple.

 

Souhaitons qu’il en soit de même pour tous ceux-là qui vous entourent, qu’ils soient d’égale imprégnation patriotique, nationaliste, d’oubli d’eux-mêmes, de leurs petits égos et d’une dédicace entière à la République du Mali. En tout cas, tel sera dorénavant le critère absolu du compagnonnage, tel sera dorénavant le critère absolu du compagnonnage. Pas une loyauté à IBK, ce n’est pas son problème, mais une loyauté d’acier trempée à la République du Mali dont le sort seul nous importe.

Quand un peuple vous fait confiance à la hauteur qui a été la nôtre, vous n’avez pas le droit de le décevoir. D’aucune façon. Et nulle considération ne pourrait et ne devrait vous entrainer à cela, à l’oubli de l’essence de votre mission….. Je l’ai dit avec gravité et solennité face au peuple malien, chacun répondra devant l’histoire de ce pays et devant nous, de son degré d’engagement patriotique, de sa loyauté à accomplir parfaitement et totalement les missions assignées. Nous serons sans aucun état d’âme, aucun ».

IBK désormais impitoyable

Le chef de l’Etat a souhaité au Mali tout le bonheur auquel il a droit et auquel il est dédié. « Le Mali n’est le Mali que quand il est grand. Petit, rapetissé, Etat par terre, non. Commençons par nous retrouver nous-mêmes. Soyons propres, le musulman est propre, le musulman malien est singulièrement propre », a dit le président IBK qui se dit nostalgique de la période où Bamako était appelée la coquette. IBK de s’interroger sur pourquoi en un temps où nous n’étions pas nous-mêmes (temps colonial), on était aussi propre et que subitement les Maliens sont devenus incivistes.

« Nous faudra-t-il des fouets pour être propres ? Où est notre dignité dans ce cas ?. Mahmoud, nos mosquées doivent être propres. Tout n’y doit pas être permis. Non, je ne suis pas d’accord. Il y a un minimum qui appartient à chacun de nous. Tout ne doit pas être de la responsabilité de la puissance publique. Je souhaite que notre pays évolue de façon conforme à son destin historique ».

Le président de la République a annoncé que nous allons avoir bientôt des autoroutes dans ce pays car, il le mérite. Celle de Bamako-Koulikoro va commencer ; celle de Ségou va être en chantier.

« Tous ces équipements seront pour nous des tests, des tests de ce que nous voulons pour nous-mêmes. Le temps du travail bien fait et honnêtement fait a sonné, pas le travail au préjudice du Mali parce que moi je veux des dividendes, je veux des retrocommissions. Non, non. Je serai impitoyable désormais. Des retrocommissions sur le dos du Mali dans un domaine où il y a un besoin avéré, mais c’est criminel simplement et ça mérite le traitement réservé à un criminel, à un criminel.

 

Et ça sera ainsi monsieur le Premier ministre Incha Allah. J’ai reçu un accord parfait là-dessus. Trop de dérives…..trop. Il suffit. Je pense que tout a été dit, mais on verra le maçon au pied de l’ouvrage, Incha Allah. Il ne reste plus qu’à souhaiter un bon hivernage au pays et que ce pays connaisse l’apaisement en toutes ses régions, que plus que jamais nous soyons des frères et sœurs en partage de ce pays qui est le nôtre, le Mali  ».

 

source : autre presse

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