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Syrie : la tension monte entre la Turquie et la Russie

Les deux pays échangent menaces et accusations sur le théâtre syrien. Ankara continue ses bombardements contre des Kurdes en Syrie.

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La Russie se comporte « comme une organisation terroriste » qui s’expose à une « riposte déterminée turque en Syrie ». Voilà les accusations et menaces que le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a lancé lundi à l’intention de Moscou, l’allié indéfectible de Damas. Et le chef du gouvernement turc d’ajouter que la Russie serait coupable, tout comme l’Etat islamique, de crimes contre l’Humanité et a pour intention de « tuer le plus grand nombre de civils » et de « poursuivre la guerre ». Lundi, neuf civils ont été tués par des raids vraisemblablement russes sur un hôpital affilié à Médecins Sans Frontières dans la localité d’Hadiyé .

Moscou a dénoncé pour sa part comme une « provocation » et un « soutien évident au terrorisme international » les bombardements turcs contre des positions des YPG, les forces kurdes en Syrie. Ces dernières, qui combattaient jusqu’ici à la fois Daech et le régime syrien, ont changé récemment de tactique, car leur priorité est de relier leurs différents fiefs dans le nord du pays. La Turquie a accusé lundi les YPG d’être désormais « clairement un pion de la volonté expansionniste de la Russie en Syrie » et affirmé qu’elle ne les laisserait pas s’emparer de la localité d’Azaz à 10 kilomètres de la frontière, tenue par les forces pro-occidentales.

Intervention au sol

Si la Turquie fait mine, comme à vrai dire tous les protagonistes de la crise, de lutter en priorité contre Daech, son objectif est clairement d’empêcher les Kurdes d’établir un fief dans le nord de la Syrie. Ce qui serait susceptible de galvaniser leurs homologues kurdes séparatistes en Turquie. Damas, dont les forces ont quasiment encerclé Alep, la deuxième ville du pays, grâce à l’appui russe et iranien, a accusé Ankara d’avoir déployé une centaine de soldats en Syrie, ébauche d’une intervention au sol qui pourrait déboucher sur une « guerre mondiale », d’après Moscou. Ankara a démenti lundi ce déploiement, après avoir toutefois évoqué cette hypothèse samed i, en association avec l’armée saoudienne. Riyad a annoncé le déploiement imminent de quatre avions sur une base turque pour frapper Daech en Syrie… mais peut être aussi des positions de Damas.

Embarras des Occidentaux

L’implication turque en Syrie embarrasse les Occidentaux, qui sont à la fois alliés de la Turquie au sein de l’Otan, et des Kurdes, qu’ils considèrent comme la force la plus capable de lutter contre Daech en Syrie et en Irak. Washington a d’ailleurs accepté l’ offre de cessez-le-feu faite par Moscou vendredi à la conférence de Munich , malgré les doutes qu’on peut nourrir sur cette proposition : Moscou se réserve le droit de continuer à bombarder les « terroristes », terme qui englobe aussi les forces soutenues par les Occidentaux… Un cessez-le-feu qui semble très improbable au vu de l’aggravation de l’effarant imbroglio syrien.

Yves Bourdillon

 

Source: lesechos

 

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