Le Syndicat national des banques, assurances, micro finance, établissements financiers et commerce (SYNABEF), l’un des syndicats nationaux affiliés à l’UNTM, a fait parler de lui ces dernières années avec l’arrivée à sa tête de Hamadoun Bah, qui a succédé à Aguibou Bouaré, actuel président de la Commission nationale des droits de l’homme.
Ce syndicat s’est presque toujours porté au-devant de la scène, soit pour appuyer les grèves de l’UNTM, soit pour soutenir ses propres mots d’ordre de grève, prétextant des revendications dont certaines fleuraient bon le plaidoyer pro domo.
Cette nouvelle grève que le SYNABEF s’apprête à entamer suscite beaucoup d’interrogations, en ce sens qu’elle intervient dans un contexte difficile que traverse le pays (crises sécuritaire, sanitaire, socio-politique). Avec, en prime, une violation de la convention collective des banques et établissements financiers, portant sur des points de revendication en cours de relecture. Ensuite, certaines revendications (licenciement de Djénéba Sall de la BDM-SA et des agents à Ecobank) font l’objet d’une procédure devant la justice.
Au-delà de tout cela, aujourd’hui, la situation du Mali doit interpeller toutes les couches socio-professionnelles. Le pays s’apparente à un grand malade, presque isolé, suspendu des organisations internationales, régionales et sous-régionales.
Si, aujourd’hui, le Mali tient débout, c’est plus ou moins grâce à son économie, qui est fortement soutenue par le secteur bancaire malien. En effet, malgré le contexte ci-dessus évoqué, les banques maliennes continuent de maintenir leur résilience et de faire la fierté du pays dans la sous-région. Ce système bancaire, encore viable, performant même pour certains établissement dont la BDM-SA, participe énormément au financement de l’économie malienne, souscrit aux émissions du Mali sur le marché financier sous-régional, appuie l’Etat à faire face à ses obligations comme le paiement des salaires de même que les entreprises. Sans oublier que le pays reçoit peu d’appui financier extérieur actuellement.
Dans un tel contexte, ce solide appui, auquel le pays est adossé, mérite une attention particulière de la part de ses composantes. Le syndicat, qui n’est autre que la faitière du personnel, joue un rôle capital dans le maintien de ce système bancaire.
Face à la situation de crise généralisée que traverse le pays, le bon sens commande qu’il soit épargné d’une nouvelle épreuve, qui tendrait à le fragiliser davantage. Tout le monde est unanime que les Maliens tirent aujourd’hui le diable par la queue. Ce n’est pas en cette période de quasi pénurie d’argent, qu’il faut priver cette population de ses maigres ressources épargnées dans les banques et établissements financiers. En cette fin de mois, priver les travailleurs des fruits de durs labeurs constitue un acte irréfléchi et insoutenable
La grande interrogation est alors de savoir : que veut le SYNABEF ?
YC
Source: l’Indépendant