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Supposé ‘‘nettoyage ethnique’’ des peuls: le Pr Aly Nouhoum Diallo prédit une guerre civile

Originaire de la ville de Douentza, ancien Président de l’Assemblée nationale du Mali et ex-Président du Parlement de la CEDEAO, le Professeur Aly Nouhoum DIALLO n’en demeure pas moins un personnage un très sectaire. Dans une bande sonore, diffusée, hier, chez nos confrères sénégalais ‘’Dakaractu’’, sous le titre : ‘’Des brigades peules venues de plusieurs pays se dirigeront sur Mopti’’ du journaliste Babacar Justin NDIAYEdiaye, Ali Nouhoum DIALLO qui s’offusque et dénonce avec véhémence « l’épuration ethnique peule dans le centre du pays», sous l’œil « complice des plus hautes autorités», prédit l’imminence d’une « guerre civile malienne » et d’une «guerre civile internationale» qui impliquera sans nul doute des brigades supranationales de l’ethnie peule, déboulant de plusieurs pays. Un brasier, selon cette figure de proue du Mouvement démocratique, qui chevauchera et franchira les frontières de son pays.

Nous vous proposons l’intégralité de son intervention transcrite in extenso par la rédaction. Déclaration que vous retrouverez également sur le site indiqué plus haut.

«Je ne crois pas du tout qu’un Donzo, des Bambaras, des Bozos, des Dogons vont se lever tout d’un coup pour prendre les Peulhs pour des lièvres, pour des perdreaux, et se mettre, comme dit Tapital Pulaku, à les chasser. Je ne crois pas à la spontanéité d’un tel mouvement du tout. Parce que nous aimons le dire, les Peulhs et les autres communautés vivent ensemble depuis des siècles. Comme nous aimons à le dire, c’est à la porte ici, les Peulhs sont le ciment qui lie entre elles les disques variés qui composent la nation malienne qui fondent la nation malienne et qui confortent la nation malienne.
Donc, vouloir aujourd’hui procéder à un nettoyage ethnique, à un génocide, comme dirait le technicien, c’est vouloir détruire tout le Mali.
Je n’ose pas croire que les dirigeants qui sont aujourd’hui à Koulouba, qui sont aujourd’hui à la Primature, peuvent programmer la disparition de ce ciment. Et s’ils veulent que tous les hommes de bonne volonté, tous les démocrates, tous les républicains, et tous les patriotes, qu’ils soient Peulhs ou non Peulhs, ne croient pas qu’ils sont derrière cela, derrière ce qui se passe, il faudrait qu’ils arrêtent cela. S’ils ne l’arrêtent pas, ou on croira qu’ils sont effectivement complices, ils sont réellement des initiateurs, ou bien ils ne maîtrisent pas du tout alors leur armée ; qu’ils ne maîtrisent pas du tout ces Donzos ; qu’ils ne maîtrisent donc rien.
Donc, moi j’interpelle le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA. J’interpelle le Premier ministre, Soumeylou Boubèye MAIGA, pour que rapidement, ils arrêtent cela. Qu’ils arrêtent les massacres intercommunautaires.
Ma fille DICKO Diadiè (Fatoumata DICKO, ancienne député, élue à Douentza, ndlr), avait, et je la remercie, dit qu’elle parle sous le contrôle de son papa, effectivement pendant 10 ans j’ai été à la tête de l’Assemblée nationale. Pendant 10 ans, j’ai essayé de gérer tous les conflits intercommunautaires: Nioro s’en souvient ; Konza s’en souvient. Les différentes bases de la rébellion Taikarem, Téghéret, Tawardine, Teyrare, toutes ces bases se souviennent de ce que l’Assemblée nationale a fait pour éteindre les conflits intercommunautaires.
Donc, ce n’est pas aujourd’hui, que nous nous levons, moi-même, tous les ministres de la République, qui sont de la communauté peule ou qui sont de culture peule.
Ce n’est pas aujourd’hui hein que nous avons commencé à nous dresser chaque fois qu’on fait de l’amalgame, chaque fois qu’on tue pour le faciès. Tous les Kel-Tamasheq le savent. Tous les Arabes le savent. Lorsqu’ici la confusion a été faite «U bè ka kan» (tous sont pareils) concernant les Touaregs. Ils sont tous pareils. Je me levais la nuit avec toute l’équipe, nous nous promenions pour voir partout où il y a des cadres Kel-Tamasheq, des gens connus, qui sont susceptibles d’être recherchés, nous allions voir s’ils sont protégés. Donc, ça n’a pas commencé aujourd’hui.
Aujourd’hui, qu’on touche à la communauté même à laquelle j’appartiens, ce serait une lâcheté que de dire je vais m’asseoir, j’ai été président de l’Assemblée nationale, j’ai été président du Parlement de la CEDEAO, j’ai tout eu au Mali, donc je devais me taire. Je ne me tairai pas. Il faut que tout le monde le sache, je ne me tairai pas. Partout où il y a l’oppression, partout où il y a des massacres, je me lèverai. Je suis contre toutes les oppressions, toutes les exploitations d’où qu’elles viennent et contre qui elles s’exercent.
Donc, je suis aujourd’hui, en train d’interpeller fortement ceux qui nous dirigent. Il faut qu’ils arrêtent ça. Ce massacre entre Peulhs et Dogons, ce massacre entre Bambaras et Peulhs, ce massacre entre Taoussaks et Peulhs, ce massacre entre Imghads et Peulhs.
Il faut que le gouvernement arrête tout ça. Il faut cesser d’utiliser les ethnies contre les autres, les communautés, les unes contre les autres pour pouvoir peut-être soit se maintenir au pouvoir, soit conquérir le pouvoir. Il faut arrêter ça !
Et c’est évident, et les cadres peulhs qui ont signé le Memo de Pulaku, et qui ne baisseront jamais la tête devant aucun cadre qu’il soit Bambara, qu’il soit Bwa, qu’il soit Dogon, soit etc., quand il s’agit de la défense de l’intérêt du Mali, quand il s’agit du patriotisme, personne n’a cédé autant que ces cadres qui ont signé le Memo du Pulaku et d’autres, personne n’a servi le Mali plus que nous. Donc, il n y a aucune raison que nous taisions quand on est en train de massacrer la communauté peule.
Je dis effectivement, pendant mes 10 ans, je n’ai jamais vu les Peulhs dans le Mondoro se lever, organiser le massacre des Dogons. Je n’ai jamais vu ça pendant mes 10 ans. Par contre, pendant mes 10 ans, en 94, malheureusement, un matin, toutes les paillottes de Tontana peul ont été incendiées.
En 98, Mondoro Dogon s’est levé pour aller à Bagneley dire à une population qui occupait un champ depuis 80 ans : « ils ont besoin du champ, ils n’ont qu’à quitter». Comme les Peulhs étaient en train d’hésiter, on a tiré sur eux, 4 sont morts. Je crois que le ministre Ag ERLAF s’en souvient. Je crois qu’Assarid Ag IMBARCAOUANE s’en souvient. Je crois qu’un certain SOGOBA qui était à la Cellule de l’Administration territoriale et du développement à la base, malheureusement, tous, Waly CONTE, aujourd’hui décédé, c’est lui qui était venu au nom du ministre de l’Administration territoriale, tous se souviennent comment, pendant 3 jours, nous avons essayé de faire comprendre à tous ceux qui étaient là, le Mondoro ne saurait pas être simplement la propriété des autochtones. Les terres du Mondoro appartiennent à tous ceux qui habitent le Mondoro, qu’il soit Peulh, qu’il soit Dogon, qu’il soit Mossi, qu’il soit Bella, qu’il soit Maure, qu’il soit Kel-Tamasheq.
Il faut qu’on comprenne ; et si l’on ne comprend pas, dans tout le Mali hein, ça va continuer. Tant qu’on va continuer à croire que les Peulhs sont venus d’Ethiopie, de Sri Lanka, d’Inde, etc., ils n’ont qu’à aller chez eux. Ils ne sont pas chez eux au Mali, tant qu’on continuera à penser à ça, la guerre ne pourra aller que de loin. Ce qui est en train de se faire, il y aura une guerre civile. Il y aura une guerre civile, il y aura des brigades internationales. Et il n’y aura pas seulement une guerre civile malienne, il y aura une guerre civile régionale et une guerre internationale. Il faut donc qu’on arrête tout ça».

La Rédaction

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