Dans l’exercice de ses missions de lutte pour une meilleure gouvernance économique dans notre pays, l’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière (Amlcdf) a introduit, le 11 mars 2020, une requête auprès du Bureau du Vérificateur général aux fins d’une vérification de conformité sur les salaires des enseignants.
A l’entame, l’Association rappelle que depuis au moins deux ans, le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances Dr Boubou Cissé et son Gouvernement ne ratent aucune occasion pour célébrer les augmentations sur le plan de l’évolution salariale des enseignants, ce à travers des déclarations dont la teneur suit : “Un enseignant débutant de la catégorie A est à l’indice 380 contre l’indice 360 pour un fonctionnaire de même catégorie. Il gagne 226 000 francs Cfa. Il y a un écart de près 55 000 Fcfa entre lui et ce fonctionnaire de catégorie A également … Quand vous prenez les rubriques qui composent la feuille de paye d’un fonctionnaire y inclus un enseignant, vous allez avoir ce brut indiciaire pour les enseignants qui ont été payés il y a trois mois. C’est 152 000 francs Cfa. En plus de ce brut indiciaire, vous avez des indemnités qui sont prises en charge. Il y a une indemnité de logement d’ailleurs qui date de 1967. Elle était à 1 500 Francs Cfa. En plus de ces 1 500 Fcfa sur quoi il est rajouté 20 000 Francs Cfa en 2014 et dont il y a une indemnité spéciale de responsabilité qui fait 50 500 Francs Cfa. Ce qui fait, à ma connaissance, les 152 000 ou 154 000 + les 1 500 + les 50 500 et + les 20 000 à l’arrivée à une somme de 224 à 226 000 Francs Cfa. Voilà à quoi ressemble une feuille de paye d’un enseignant de catégorie A débutant en République du Mali”.
Et de poursuivre que plus récemment, ils ont dit : “Un enseignant débutant de la catégorie A, classe 3, 1er échelon, avait un indice de 330 et un salaire brut de 242 781 Fcfa suivant le statut général des fonctionnaires (loi n ° 02-053 du 16 décembre 2002, modifié). Aujourd’hui, grâce au statut autonome, ce même enseignant à un indice de 350 et un salaire brut de 288 051 Fcfa mensuel, soit une augmentation de 45 270 Fcfa par mois. L’enseignant de catégorie A, classe exceptionnelle, 3ème échelon avait un indice de 920 et un salaire brut de 518 430 Fcfa, suivant le statut général des fonctionnaires (loi n ° 02-053 du 16 décembre 2002, modifiée). Aujourd’hui, grâce au statut autonome, ce même enseignant a un indice de 1060 et un salaire brut de 633 345 Fcfa mensuel, soit une augmentation de 114 915 Fcfa par mois. Un enseignant débutant de la catégorie B2, classe 3, 1er échelon, avait un indice de 250 et un salaire brut de 184 004 Fcfa suivant le statut général des fonctionnaires (loi n ° 02-053 du 16 décembre 2002, modifiée). Aujourd’hui, grâce au statut autonome, ce même enseignant a un indice de 275 et un salaire brut de 225 291 Fcfa mensuel, soit une augmentation de 41 287 Fcfa par mois. Un indice de 677 et un salaire brut de 383 052 Fcfa suivant la loi n° 02-053 du 16 décembre 2002, modifiée). Aujourd’hui, grâce au statut autonome, ce même enseignant à un indice de 725 et un salaire brut de 444 429 Fcfa mensuel, soit une augmentation de 61 377 Fcfa par mois. Ces chiffres ont pris en compte les primes et autres avantages accordés par le Gouvernement”.
Dans les calculs de l’Association, note la correspondance, un enseignant débutant de la catégorie A, classe 3, 1er échelon, a, aujourd’hui et conformément au statut du personnel enseignant un indice de 350 et le salaire brut étant la multiplication de l’indice par la valeur indiciaire, cet enseignant aura comme salaire brut : 350 X 400 = 140 000 Fcfa au lieu de 288 051 Fcfa comme annoncé par le gouvernement soit une différence de 148 051 Fcfa.
Et d’ajouter qu’un enseignant de la catégorie A, classe exceptionnelle, 2ème échelon, a, aujourd’hui et conformément au statut du personnel enseignant un indice de 1060 et le salaire brut étant la multiplication de l’indice par la valeur indiciaire, cet enseignant aura comme salaire brut : 1060 X 400 = 424 000 au lieu de 633 345 Fcfa annoncé par le gouvernement soit une différence de 209 345 Fcfa. Aussi, un enseignant débutant de la catégorie B2, classe 3, 1er échelon, a, aujourd’hui et conformément au statut du personnel enseignant un indice de 275 et le salaire brut étant la multiplication de l’indice par la valeur indiciaire, cet enseignant aura comme salaire brut : 275 X 400 = 110 000 Fcfa au lieu de 225 291 Fcfa annoncé par le gouvernement soit une différence de 115 294 Fcfa. Et un enseignant de la catégorie B2, classe exceptionnelle, 2ème échelon, a, aujourd’hui et conformément au statut du personnel enseignant un indice de 725 et le salaire brut étant la multiplication de l’indice par la valeur indiciaire, cet enseignant aura comme salaire brut : 725 X 400 = 290 000 F CFA au lieu de 444 429 Fcfa annoncé par le gouvernement soit une différence de 154 429 Fcfa.
Compte tenu de l’écart considérable qui se trouve entre les chiffres avancés par le Premier ministre et ceux qui figurent effectivement sur le bulletin de paie des enseignants, l’Association invite le Bureau du Vérificateur général a initié une vérification de conformité sur le salaire des enseignants.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali