Les enseignants ont marché, hier jeudi, pour manifester leur ras-le-bol au gouvernement qui ne compte pas satisfaire leur revendication relative à l’application de l’article 39 de leur statut. Ils étaient des milliers à se donner rendez-vous à la Place de la Liberté de Bamako.
Depuis la fin du premier trimestre 2019-2020, la situation entre les syndicats signataires d et le gouvernement est tendu. Elle s’est envenimée suite aux propos tenus par le Premier ministre au cours de l’atelier sur les grandes orientations du Dialogue National Inclusif à l’occasion duquel ce dernier a indiqué que, si dans deux semaines les enseignants grévistes ne retournent pas en classe, ils seront remplacés par les 15.000 chômeurs sortants des Instituts de Formation des Maîtres (IFM).
Les enseignants sont sortis déterminés à prendre à témoin l’opinion et les partenaires de l’Ecole malienne de la volonté du Gouvernement de violer les conventions 87 et 98 que le Mali a souverainement ratifiées à travers les propos » odieux et malveillants » du Premier ministre Boubou Cissé, son Conseiller Technique Siaka Diarra et autres collaborateurs.
Dans leur déclaration, lue par le porte-parole, Adama Fomba, les syndicats signataires ont dénoncé « le mépris du Premier ministre, Chef du gouvernement et ministre de l’Economie et des Finances à l’égard des enseignants du Mali, la légèreté et le laxisme du gouvernement lors des négociations visant leurs préavis de grève, le refus manifeste du gouvernement du Mali d’appliquer une loi de la République, le non-respect des engagements pris par le Premier ministre, le 04 octobre 2019 ainsi que les instructions du Président de la République, le 05 octobre 2019, à l’occasion de la célébration de la Journée Mondiale des Enseignants, au Palais de Koulouba. »
Il ont rappelé que les syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 ne demandent que l’application d’une loi à travers son article 39 qui stipule que » toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale » et certains engagements pris par le gouvernement lors de la signature du procès-verbal de conciliation du 18 mai 2019.
En outre, les syndicats signataires du 15 octobre 2016 ont précisé qu’ils ne craignent ni les intimidations, ni les menaces de toute nature dont ils font l’objet de la part du Gouvernement. » Nous tenons à dire et à réaffirmer au Gouvernement que nous avons toujours été ouverts au dialogue et entendons rester dans cette dynamique « .
Abdoul DEMBELE
Source : l’Indépendant