Au pouvoir depuis 20 ans, Abdelaziz Bouteflika, âgé de 82 ans demeure pourtant atteint d’un accident vasculaire cérébral (AVC) en dépit des remous qui existaient autour de sa cinquième mandature. Sous une forte pression de la rue, Bouteflika s’était prononcé le 11 mars sur son renoncement à son nouveau mandat qui faisait tant d’échos dans le pays. Constitutionnellement, son 4e mandat en cours prend fin le 28 avril prochain. Par conséquent, le président Abdelaziz Bouteflika s’est exprimé le lundi 18 mars 2019 à travers un message laissant entendre qu’il prorogera son 4e mandat au-delà du terme constitutionnel jusqu’à un nouveau scrutin.
En dépit des combats menés par les Algériens, la maitrise du jeu demeure toujours sous les emprises de l’homme fort du pays. Bien vrai que son 4e mandat arrive constitutionnellement à terme le 28 avril prochain, Bouteflika a corroboré dans son message du lundi qu’il procédera à la prorogation du mandat en cours jusqu’à l’arrivée de son successeur censé être élu selon lui par l’organisation d’un nouveau scrutin qui se tiendra à l’issue d’un processus de révision constitutionnelle. Dans son message, le chef de l’État algérien s’est exprimé comme suit : «Que l’Algérie vive, dans un avenir proche, une transition harmonieuse, et assiste à la remise de ses rênes à une nouvelle génération ». Et d’ajouter : « Tel est l’objectif suprême que je me suis engagé à concrétiser avant la fin de mon mandat présidentiel, à vos côtés et à votre service », lit-on dans son post du lundi. À comprendre le message de Bouteflika, la conférence nationale qui est chargée d’apporter des changements dans le régime de gouvernance algérienne et de renouveler ses systèmes politiques, économiques et sociaux, se tiendra dans un très proche délai. Aux dires du contesté Bouteflika, la révision constitutionnelle « globale et profonde » qu’opère la conférence nationale, et qui sera soumise au référendum, préludera à un nouveau processus électoral qui verra l’élection du nouveau président. Le vendredi dernier, cette prorogation du 4e mandat au-delà du délai constitutionnel, a fait pourtant l’objet de vagues contestations par des millions d’Algériens. Malgré tout, le puissant Bouteflika demeure quiet dans sa position. Chose qui nous incite à dire que malgré ces contestations associées aux pressions du peuple, Bouteflika demeure l’unique chef de bord dans cette situation politique.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays