Pour mettre fin à la flambée du prix du ciment sur le marché, la société Diamond Ciment Mali demande une autorisation d’importation du ciment à partir du marché international et la réalisation d’une nouvelle cimenterie d’une capacité de 2 millions de tonnes.
Depuis un mois, le prix du ciment dans les quincailleries a pris de l’ascenseur. De 90 000 F CFA, la tonne est passée à 120 000 F CFA. Qu’est ce qui s’est passé ? Pourquoi une montée aussi fulgurante du ciment, pourtant produit au Mali ? Quels sont les rôles joués par les entreprises de production de ciment installées dans le pays ? Autant de questions qui taraudent l’esprit des Maliens qui, sur la base des rumeurs, pointent du doigt ces entreprises qui ont bénéficié des exonérations pour s’installer dans le pays.
Pour jouer sa partition, faire taire les rumeurs et proposer une alternative aux autorités ; la firme indienne, Diamond ciment Mali (DCM), première usine de production de ciment au Mali, a organisé lundi 13 mai 2019, une conférence de presse. Les conférenciers ont rappelé le contexte difficile de l’installation de l’usine d’Astro, estimée à plus de 80 milliards de F CFA.
Selon M. Dibo ce prix n’a jamais changé de 2013 à nos jours. « Le prix de la tonne de ciment de notre usine à Astro est à 74 500 F CFA contre 87 500 F CFA à Dio ».
Concernant la flambée, il estime qu’elle est due au faible taux d’importation à partir du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, pour combler le gap. A cela s’ajoute la forte demande et l’attente longue des camions devant les usines d’Astro et de Dio. « Avant, si les camions faisaient six tours par mois, maintenant, à cause de la demande, ils ne font que deux. Ils spéculent donc sur le transport et en dernier tour, c’est le client final qui paye chèrement ».
Les solutions ?
Selon le PCA de DCM, Motaparti Prasad SR, à court terme, l’entreprise indienne pourrait soulager la population en important du ciment pour combler le gap à partir d’une de ses usines à Takoradi, au Ghana. Pour ce faire, la société a besoin de l’autorisation des autorités maliennes. « Nous acheminerons les ciments par bateau à Dakar, avant de les transporter au Mali. Le but est de continuer à fournir le marché malien à un coût abordable », précise le PCA.
A long terme, il préconise le démarrage rapide des travaux de construction d’une nouvelle cimenterie notamment celle de Béma, dont le projet de convention a déjà été proposé au gouvernement. Il a rappelé que DCM avait même déployé des équipements professionnels pour démarrer les activités de dynamitage et d’exploitation du site de Béma, effectuer des forages, prélever des échantillons de calcaire à des fins d’analyse. Et actuellement, un bureau et un service de sécurité sont sur le site pour la protection des équipements. Malheureusement, selon le PCA, l’ordonnance N° 2019/785/MMP-SP du ministre des Mines et du Pétrole en date du 28 mars 2019 a annulé le permis d’exploitation de DCM sur le site de Bema. Pour quelles raisons ? Pour l’instant, DCM explique n’avoir reçu aucune notification officielle. L’entreprise estime qu’elle est due plutôt à une mauvaise communication.
Toutefois, après la mise en place du nouveau gouvernement de mission, la société, affirme son PCA, s’engage à rétablir le dialogue avec l’ensemble des acteurs du gouvernement afin de soulager définitivement les populations maliennes.
S. I. K.
Source: Mali Tribune