L’insouciance a-t-elle atteint son sommet au Mali ? En tout cas, le vendredi 7 juin 2013, nous avons été témoin d’un spectacle de démonstration de savoir-faire au guidon de moto des candidats au diplôme d’études fondamentales (DEF), dans un centre d’examen à quelques encablures de l’hôtel Ouassoulou de Kalabancoura. Sous l’œil vigilant du poste de police en charge de la sécurité dudit centre et présidents.

Vendredi dernier, dans un centre d’examen, situé à quelque 100 m de l’hôtel Ouassoulou, des jeunes roulaient vive allure sur moto, en soulevant la roue avant alors même qu’ils sont candidats au DEF. Entourés par leurs camarades, les insouciants se croyaient au centre du monde. Et cela au vu et au su du poste de police en charge de la sécurité dudit centre.

Leurs spectateurs applaudissaient aux ronrons, klaxons et sautillements que les jeunes faisaient de leurs engins. Ils négligeaient ainsi de se blesser ou blesser d’autres candidats en cas de dérapage.

L’école, définie comme un lieu pour assurer la formation des enfants sur le plan intellectuel, moral et physique, sert aujourd’hui de cadre à des pratiques ignobles de la part de certains apprenants malintentionnés dans l’indifférence des enseignants eux-mêmes.

C’est dire que 51 ans après  la réforme de 1962, sur le système éducatif, les défis semblent loin d’être relevés par les autorités. Dans cette réforme, les pères de l’indépendance voulaient faire de l’école malienne un lieu pour inculquer l’amour du pays, faire les produits de l’école des travailleurs loyaux et qui ont le sens du devoir envers l’Etat.

Une chose est sûre : tant que ces défis restent sans solution, le Mali n’aura pas son mot à dire face à un monde où l’excellence est devenue une obligation. Et les autorités ont le pain sur la planche pour redonner les valeurs initiales de l’école.

N. I. S.