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Souveraineté monétaire : Le Franc CFA dépiécé à Bamako

Réunis à Bamako le weekend dernier, des chercheurs, activistes, artistes et  universitaires ont  dévoilé la face cachée du FCFA, une monnaie qui défraie la chronique. La France a d’abord créé le CFA dans les années 1920 pour servir les colonies, selon l’Initiative des états généraux du franc CFA et des alternatives, une campagne lancée sous la direction d’Aminata Dramane Traoré. Pour ces personnalités engagées depuis des décennies contre le CFA, cette monnaie ne peut pas servir la colonie, en même temps les peuples émancipés.

Si l’universitaire et homme politique Mamadou Coulibaly de la Cote d’Ivoire s’est trouvé à Bamako, c’est pour faire de la capitale malienne le point de ralliement de ceux qui pensent que le CFA ne fait pas l’affaire des Africains. Un exemple, la monnaie en question ne favorise pas les échanges entre les pays de la communauté qui sont plutôt tournés vers l’Europe. Le taux des échanges entre les pays du CFA est de 15% contre 60%  en l’Europe.

Mamadou Coulibaly qui est économiste estime que le CFA, étant arrimé à l’Euro, ne peut être qu’une monnaie trop forte pour les économies qui l’utilisent. Donc, elle favorise les importations qui n’arrangent pas l’économie locale. Ainsi, le CFA « agit comme une taxe sur les exportations et une subvention sur les importations ».

Pis, il ne permet pas de financer l’économie intérieure dans les pays africains parce que le taux de change ne bouge pas par rapport à l’Euro. La convertibilité du CFA aussi fausse le jeu, parce qu’elle permet à une poignée de nantis africains de bénéficier de leurs argents dans les banques en Europe sans investir dans leur propre pays.

Bamako a été aussi l’occasion de révéler que les réserves de change déposés au Trésor public français, censées en théorie assurer la stabilité du système, empêchent les Etats de réinvestir dans leurs propres économies dont nombre sont défaillantes. Les pays qui utilisent les  le franc CFA sont aujourd’hui en queue de peloton des indicateurs de développement humain (IDH) même si certains pays affichent des taux de croissance au-delà de 5%.

Le comité provisoire de coordination des états généraux du franc CFA et alternatives estime que ce n’est pas étonnant que les Africains prennent la route de la migration. La pauvreté endémique qui existe dans ces pays est la conséquence de l’échec des politiques de développement imposées aux Africains qui n’ont d’autres choix que de voyager vers des destinations où ils pensent trouver de quoi subvenir à leurs besoins.

Le drame, a dit Aminata Dramane Traoré, c’est que l’on refuse d’accueillir les Africains en Europe alors qu’ils ne font que fuir la misère créée chez eux par le néolibéralisme. Cette foule de jeunes dont certains partent mourir dans le désert et la Méditerranée, et que l’Europe tente de bloquer en Afrique par tous les moyens, constitue une menace plus dangereuse que le terrorisme, selon Aminata Dramane.

Dougoufana Kéita

 

Source: La Sirène

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