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South African Airways : un prêt et ça repart !

SURSIS. La compagnie sud-africaine peut souffler grâce à la Banque de développement d’Afrique australe qui a accepté de venir à son chevet.

Le coup de pouce de la Banque de développement d’Afrique australe suffira-t-il à sauver South African Airlines ? Lourdement endettée, et au bord de la faillite, la compagnie aérienne nationale s’apprête en tout cas à recevoir un prêt colossal. À la suite de discussions « fructueuses », l’institution publique s’est engagée à prêter à SAA 3,5 milliards de rands, soit 218 millions d’euros, dont un premier versement immédiat de 2 milliards de rands, selon un communiqué des administrateurs. « Les actionnaires de la compagnie peuvent maintenant être rassurés sur la mise en place du processus de sauvegarde. Les passagers et compagnies aériennes peuvent continuer à réserver leurs billets sur SAA en toute confiance », ont-ils estimé.

Si le prêt est nécessaire pour la compagnie, il est plutôt « inhabituel » de la part de la Banque de développement d’Afrique australe (DBSA), affirme le média sud-africain Business Live. En effet, « la DBSA est une banque […] dont le but est de financer les infrastructures sociales et économiques “pour améliorer la vie des gens” et “soutenir la croissance économique”. Elle ne prête jamais d’argent sur du court terme et la plupart des prêts ont une durée de 5 à 10 ans », explique-t-il. De plus, la Banque « n’a pas une énorme capacité de prêt : les décaissements pour l’ensemble de l’année 2018/2019 s’élevaient à 9 milliards de rands. Le prêt SAA bloquera donc un tiers de sa capacité de décaissement », s’étonne le journal.

 

Un plan à 4 milliards de rands

Il n’empêche, la décision de la DBSA tombe à pic pour la deuxième compagnie aérienne d’Afrique, plongée dans une crise financière sévère. Depuis 2011, la société n’a enregistré aucun bénéfice. Aujourd’hui, sa dette s’élève à au moins 9,2 milliards de rands, soit 570 millions d’euros, et ne survit que sous perfusion permanente d’argent public. Conséquence, selon plusieurs observateurs, de la gestion catastrophique des entreprises publiques pratiquée sous l’ère Zuma. Proche de l’ex-président, l’ancienne PDG de SAA Dudu Myeni (2012-2017) a été récemment accusée de « pratiques illégales » devant une commission d’enquête anticorruption et fait l’objet d’une plainte devant la justice pour sa mauvaise gestion.

Début décembre, pour éviter la faillite, une procédure de sauvegarde de la compagnie est lancée in extremis. Ce qu’il prévoit ? Un prêt total de quatre milliards d’euros pour SAA, la moitié de la part de l’État et l’autre moitié d’organismes prêteurs. Des banques commerciales locales ont déjà fourni les 2 milliards de rands en décembre. La deuxième moitié sera donc financée par la Banque de développement d’Afrique australe, qui a reçu une garantie du gouvernement sud-africain. Mais le plan de restructuration de SAA, qui emploie quelque 5 200 salariés, devrait se traduire aussi par des licenciements, la privatisation de plusieurs services du groupe et la suppression de certaines de ses destinations.

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