Le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Kané Rokia Maguiraga était en début de semaine à Kéniéba et Kita où il a rencontré les professionnels des sous-secteurs élevage et pêche. En effet, le chef du département en charge de l’Elevage a échangé avec les acteurs des différentes filières : élevage et pêche dans ces localités sur leurs préoccupations essentielles. Ainsi, les représentants des éleveurs, marchands de bétail, bouchers, emboucheurs, producteurs de lait, aviculteurs, pêcheurs, marchandes de poissons, pisciculteurs, promoteurs d’aliment bétail, volaille et poissons dans toutes ces localités se sont succédés pour évoquer les difficultés auxquelles ils font face dans leurs activités respectives.
C’est ainsi qu’Amara Diakité a remis sur le tapis la problématique de litiges interminables entre éleveurs et paysans, au niveau des juridictions locales, pendant cette période cruciale qu’est l’hivernage à Kéniéba. Il a soutenu que ces jugements se soldent au tort exclusif de l’éleveur sans qu’il n’ait l’opportunité d’apporter ses arguments.
Le chef secteur vétérinaire de Kéniéba, Mody Djalla Magassa a effectivement reconnu la justesse de la remarque mais apporté des précisions utiles. Désormais, la justice est plus encline à écouter et prendre en compte les arguments de l’éleveur afin de rendre un jugement plus équitable qui était auparavant prononcé au tort exclusif de ce dernier. L’éleveur a ensuite évoqué les empiètements répétitifs à la charte pastorale qui rendent son application problématique entre les exploitants, en l’occurrence les éleveurs et les paysans. Du coup, la transhumance interne et transfrontalière est aussi affectée, rendant la collaboration plus tendue entre les acteurs.
La même problématique est revenue dans les doléances évoquées par le représentant des éleveurs de Kita. En effet, Django Kéita, représentant des éleveurs de Kita a particulièrement insisté sur le vol de bétail dans le cercle qui commence à devenir un casse-tête quotidien pour toute la profession. Surtout qu’à ce souci particulier, est venue se greffer la présence de plus en plus inquiétante de chiens errants dans la cité. Ce problème a été mentionné en premier lieu par le coordinateur des chefs de quartier de Kita, Moussa Kéita. Le représentant des marchands de bétail de la localité, Adji Mamadou Lah, s’est aussi appesanti sur la cherté de l’aliment bétail qui est hors de portée pour les éleveurs ou marchands de bétail. «Le sac de 50 kg de tourteaux nous est vendu ici à Kita à 12 500 Fcfa et le chargement de fanes d’arachide à 5000 Fcfa. Il y a de quoi décourager le plus téméraire entrepreneur», a-t-il confié. Demba Dia a, lui, rappelé les maladies animales comme la fièvre aphteuse qui menacent les troupeaux. Il a aussi relevé les cas de litiges sur les certificats de vaccination délivrés par les agents vétérinaires et qui sont contestés par les douaniers ou gendarmes sur les parcours de transhumance.
Sur ce point, le directeur régional des services vétérinaires, Dr Boubacar Kanouté, a reconnu le caractère légal des contrôles effectués par les agents en l’absence des vétérinaires. Toutefois, il a attiré l’attention des éleveurs sur la différence entre certificat zoosanitaire qui stipule que les animaux présentés pour la transhumance sont indemnes de tous germes de maladies animales transmissibles et le certificat de vaccination qui indique que les animaux sont vaccinés avec des vaccins à caractère obligatoire qui sont consignés dans le registre.
Mody Sy, pisciculteur de Kéniéba, souhaite la subvention des matériels de pisciculture, notamment l’accès à la subvention de l’aliment poisson et des alevins. Il a aussi plaidé pour la réalisation de marché de poissons à l’instar de ses collègues du bétail qui y en disposent. Le pêcheur Bana Karabana a, pour sa part, dénoncé la destruction de la ressource halieutique à cause des méfaits causés par l’exploitation minière.
Les directeurs régionaux de la Pêche, Daouda Diallo, des Productions et des industries animales de Kayes ont apporté des réponses apaisées. Mme Kané Rokia Maguiraga a donné l’assurance que toutes les préoccupations soulevées feront l’objet d’un examen minutieux. Elle a sollicité le suffrage des professionnels des deux sous-secteurs pour la réélection du président sortant. Avant de prendre congé des acteurs, elle a offert gratuitement 25 000 doses de vaccins clostrivac (contre le charbon symptomatique) et pastovin (contre la pasteurollose des petits ruminants) aux éleveurs des 3 cercles. Ce don qui a coûté 3 millions de Fcfa a pour but d’encourager davantage les éleveurs à vacciner leurs animaux.
Moriba COULIBALY
Source: Essor