A l’occasion du déjeuner offert au Premier ministre français, Edouard Philippe, le chef du gouvernement malien, Soumeylou Boubèye Maiga, a indiqué : « Je voudrai de nouveau vous remercier pour votre venue au Mali.
Elle nous a donné, en effet, l’opportunité d’un échange de très haut niveau sur les perspectives de coopération entre nos deux pays. L’exercice revêt une signification toute particulière pour la partie malienne. Cet exercice est pour nous, important, parce qu’il se partage avec un partenaire qui dès les premières heures de la crise de 2012, s’est impliqué de manière décisive dans la sauvegarde de notre pays. Avec un partenaire dont l’attention accordée à nos difficultés et à nos projets n’a jamais faibli. Cet exercice est également pour nous, important, parce qu’il donne la possibilité au gouvernement du Mali, d’expliquer sa volonté de dépasser le traitement des priorités immédiates pour construire des partenariats sur la durée. » Il a soutenu que, malgré la nécessité de se consacrer aux urgences, comme la sécurisation totale de notre pays et le « détricotage » des tensions intercommunautaires en particulier dans le Centre, il est absolument indispensable de porter remède dès maintenant et de manière durable aux carences institutionnelles et de gouvernance qui ont favorisé la crise politico-sécuritaire de 2012. Il a ajouté : « La seconde nécessité porte sur le fait que nous ne devons pas laisser se créer dans notre pays de nouvelles fragilités socio-économiques qui remettraient en cause les efforts consentis. Pour prendre en charge ces deux nécessités, il nous faut déjà engager les chantiers qui maintiendront le Mali en nation debout. » Dans le cadre de la mise en application de l’Accord pour la paix et la réconciliation, a-t-il dit, le gouvernement procédera à des évolutions institutionnelles qui permettront de consolider une vision commune de notre nation et une gouvernance territoriale, prenant en charge la diversité de nos réalités socio-économiques.
A propos de la lutte contre le terrorisme, Il a rendu hommage à l’engagement de la France à nos côtés et salué les victoires patiemment construites contre un ennemi aujourd’hui affaibli et désorganisé mais toujours dangereux. « Nous n’avons pas d’interrogation sur la pertinence de l’engagement français dans la lutte contre le terrorisme en terre africaine, parce que nous considérons qu’ensemble, nous sommes en mission du monde pour la préservation des valeurs démocratiques et républicaines. »
Toutefois, a dit Soumeylou Boubèye Maiga, la sortie de crise pour notre pays ne passe pas exclusivement par la résolution de la question sécuritaire. Elle intègre aussi, a-t-il dit, toutes les actions dans le domaine économique pour renouer avec les ambitions de développement durable. « C’est pourquoi, a-t-il ajouté, nous avons accordé une attention soutenue aux opportunités à offrir à nos entrepreneurs, convaincus qu’un partenariat robuste, ambitieux et innovant avec la France, favorisera nos efforts de transformation de notre pays. Les dossiers que le gouvernement du Mali présente, portent prioritairement sur des programmes d’investissement en infrastructures dans les domaines de l’énergie, du transport, du numérique, de l’agriculture et de l’agro industrie. Plusieurs d’entre eux concernent des infrastructures dont l’amélioration intéresse des pays voisins du Mali et intensifiera nos échanges avec ceux-ci. Il en est ainsi de l’achèvement des installations pour le transport de l’énergie électrique, de la création d’une zone franche agro-industrielle de produits agricoles à la frontière du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Mali et de la rénovation de la ligne de chemin de fer Dakar-Bamako dont nous fêterons le centenaire en 2024. » Il s’est réjoui une fois de plus de la qualité des relations qu’entretiennent nos deux pays et de la concordance des analyses sur la situation au Mali.
B.D.
Source: Canard Déchainé