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Soumeylou Boubeye Maïga, lors de sa rencontre d’échange avec les jeunes du Mali : «Je vous rassure que cette année nous ferons les élections quoi qu’il arrive»

Le samedi 10 mars dernier, à l’hôtel Maeva palace de l’ACI 2000, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, a échangé avec les jeunes du Mali venus de toutes les régions, du district de Bamako et de la diaspora. Au cours de cette rencontre, les échanges ont porté sur l’éducation et la citoyenneté, l’accord pour la paix et la réconciliation, l’emploi et la formation, ainsi que les élections à venir.

Cette rencontre d’échange a eu lieu en présence de Moustapha Ben Barka, secrétaire général de la Présidence de la République, d’Amadou Goïta, ministre de la Jeunesse et la construction citoyenne, de Maouloud Ben Kattra, ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, de l’Honorable Moussa Diarra, membre de la Commission jeune à l’Assemblée nationale du Mali, de Souleymane Satigui Sidibé, président du Conseil national des jeunes (Cnj), ainsi que les membres de plusieurs organisations et associations de jeunes.

La vision du gouvernement sur les jeunes, c’est par cela que le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, a entamé ses propos.  Selon lui, pour les jeunes, le souci principal c’est de s’assurer que les politiques que le gouvernement du Mali met en œuvre soient en mesure de répondre à des attentes, à des aspirations de la jeunesse. « Quand on parle de la jeunesse, il faut savoir aussi qu’elle très diverse. Il y a la jeunesse estudiantine, la jeunesse non scolarisée, la jeunesse rurale, la jeunesse sans emploi dans le milieu rural et la jeunesse sans formation dans le milieu urbain. Donc, tout cela rend le problème de la jeunesse assez complexe. C’est-à-dire il n’y a pas d’approche uniforme pour la jeunesse en général. C’est pour cela que nous nous efforçons d’avoir des politiques pour cibler les différentes catégories qui composent la jeunesse. Fondamentalement, l’objectif ultime, c’est de faire en sorte que la jeunesse soit suffisamment formée, outillée pour pouvoir faire face à sa vie, assurer la continuité de la nation. C’est-à-dire essayer de doter la jeunesse d’un socle commun de valeur », a-t-il expliqué.

Education et citoyenneté

Parlant de l’éducation, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a expliqué que l’Etat consacre beaucoup de ressources pour faire face au besoin de formation dans les écoles publiques et soutient les écoles privées pour pouvoir absorber la demande scolaire au niveau du secondaire où après le diplôme d’études fondamentales (Def), l’Etat a payé à peu près 37 milliards de Fcfa en 2017 et en 2018. «Pour que l’Etat puisse s’assurer de l’effectivité de notre politique d’éducation et assurer l’accessibilité de tous les enfants d’un certain âge à l’école, nous avons décidé qu’à partir de la rentrée prochaine, nous allons tout faire pour racheter autant que possible les établissements, les bâtiments qui sont disponibles ou construire des écoles publiques parce que dans la loi, l’accès à l’école en particulier de 0 à 16 ans, est obligatoire et gratuit et que nous devons nous assurer qu’il y a une certaine égalité d’accès dans l’école et pour ce faire, nous serons obligés d’acheter des bâtiments parce que pour construire cela peut prendre beaucoup de temps. Quand vous regardez la masse démographique de la population, vous trouverez que l’accès à école fait face à des contraintes importantes pour les familles, donc il faut trouver des écoles pour ses enfants. Dans le cadre de l’objectif politique du président de la République, nous avons décidé pour la rentrée prochaine de multiplier des écoles secondaires dans plusieurs parties du pays afin de réduire les contraintes pour l’accès à l’école », a-t-il déclaré.

Il a ajouté qu’au niveau du cycle supérieur et concernant la bourse et le trousseau pour les étudiants, l’Etat paye autour de 18 milliards de Fcfa et pour moraliser ce domaine l’Etat a décidé de bancariser les paiements de maniére à ce qu’il y ait de la traçabilité. Il a aussi souligné que pour réduire la vulnérabilité de certaines jeunes, l’Etat a décidé d’intégrer toutes les écoles coraniques dans le système d’enseignement national.

Pour la citoyenneté, le Premier ministre a commenté que le gouvernement avait adopté en 2017 un programme de citoyenneté et du civisme sur la paix avec un plan d’action 2017-2021. C’est un programme dont le coût sur le plan d’action a été évalué à 29 milliards dont 45% seront pris en charge par l’Etat. C’est pour cela que le ministère des Finances est en train de tout faire pour avoir les deux milliards inscrits pour cette année 2018. «Je pense que pour intégrer l’éducation et la citoyenneté dans notre vie quotidienne, il faut que nous envisagions d’avoir à tous les niveaux de l’école, ainsi qu’à tous les concours des épreuves liées à la citoyenneté. Donc, nous devons reconstruire la confiance en nous-mêmes autour de la fierté et de l’identité nationales et cela va progressivement. Je suis aussi d’accord que nous devons beaucoup veiller sur cela », a-t-il indiqué.

Paix, sécurité et réconciliation

Concernant les aspects paix, sécurité et réconciliation, le Premier ministre a expliqué que pour le succès et la réussite de l’accord pour la paix et la réconciliation, il a besoin de reposer sur plusieurs relais parce que c’est quelque chose qui intéresse tous les citoyens. A cet égard, on pourrait envisager les formules les plus appropriées par lesquelles les organisations de jeunesse pourraient apporter leurs contributions à la bonne compréhension de la mise en œuvre de l’accord. « Le Mali est un pays divers et un pays uni. Donc, tant que nous n’allons pas trouver la bonne articulation et la prise en charge institutionnelle, de la pluralité du pays dans le cadre d’un Etat unitaire, il y aura toujours la répétition de cette crise que nous connaissons depuis 1960. C’est pourquoi, nous avons opté de manière sans équivoque pour la régionalisation pour faire en sorte que les pouvoirs locaux décident des affaires locales et pour que la population, à travers les élus locaux, puisse résoudre tous les problèmes de nature locale », a-t-il déclaré.

L’emploi et la formation

Selon Soumeylou Boubèye Maïga, l’emploi est un problème universel qui touche presque tous les pays. Dans le domaine de l’emploi, de gros efforts sont faits, mais nous allons continuer de voir ce que nous pouvons apporter encore plus. «A la fin du mois de mars, je veux rencontrer le patronat pour faire le point sur certains domaines à savoir la fiscalité sur l’emploi et sur le salaire. C’est-à-dire pour voir comment l’allégement de cette fiscalité peut entrainer plus de recrutements et plus d’emplois formels. Nous allons aussi parler de la question de stagiaires qui est très importante. Malheureusement, beaucoup de stagiaires sont souvent utilisés comme stagiaires sans salaire dans beaucoup de services et quand il y a du recrutement, ils ne seront pas pris en compte. La clé dans tout cela sera que nous ayons des jeunes mieux formés et mieux instruits parce que malheureusement, à cause de la faiblesse de notre système d’éducatif et de formation, quand il y a des emplois mis en compétition dans l’espace sous régional, nos compatriotes ne sont pas plus nombreux à réussir. Donc, nous devons beaucoup nous interroger sur la qualité et le continu de nos formations », a-t-il préconisé.

La tenue des élections

Pour répondre aux questions liées à l’organisation des élections en 2018, le Premier ministre a expliqué qu’ils sont en train de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que les élections puissent se tenir sur toute l’étendue du territoire national.  « Et je n’ai aucun doute sur le fait que nous allons réussir à le faire. Je dis sans équivoque que ces élections là nous allons les tenir. Vous savez, j’étais vice médiateur en Centrafrique, je l’avais dit à mes collègues médiateurs que si nous avons pu tenir des élections en Afghanistan, on peut le faire à Bangui. Au Mali, il y a des gens qui veulent du pouvoir, mais sans élections. Il y a aussi des gens qui veulent être élus sans être candidats. Moi je n’ai jamais vu cela. Donc, franchement, quel qu’en soit, nous allons surmonter toutes les difficultés parce que sans élections il n’y a pas de survie pour le pays. Nous créons des conditions pour surmonter toutes les difficultés pour assurer la sécurité et faire des élections. Je vous rassure que nous ferons les élections quoi qu’il arrive ».

Il a conclu ses propos en révélant que le gouvernement est en train de trouver une forme d’appui à l’action des organisations de jeunesse du Mali. Pour les étudiants, il a souligné qu’avant la fin du mois de mars, un premier lot de 13 000 ordinateurs va être livré.

Mahamadou TRAORE 

Source: aujourdui mali

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