La région de Kidal, à l’instar des autres régions du Mali, est considérablement éprouvée par la situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle de cette année. Afin de s’imprégner de la situation réelle sur le terrain, le ministre-commissaire à la Sécurité alimentaire, Oumar Ibrahima Touré, a effectué une visite de trois jours dans la région.
Pour la circonstance, il était accompagné du directeur du Programme intégré du développement rural de Kidal (Pidrk) et plusieurs autres collaborateurs.
À sa descente d’avion, le Commissaire Touré a confié à nos confrères de Mikado FM que cette mission de trois jours vise à évoquer la situation alimentaire et nutritionnelle avec les responsables locaux dans la région de Kidal, mais également de discuter de toutes les actions qui sont en train d’être menées par le Pidrk.
Au cours de cette visite, Oumar Ibrahima Touré a tenu plusieurs rencontres, notamment avec les représentants de l’État, les élus locaux et les membres de la société civile.
Par ailleurs, il n’a pas manqué de remercier la mission onusienne au Mali pour avoir facilité son déplacement dans la capitale de l’Adrar des Ifogas. Il convient de préciser que la délégation a été accueillie par le chef du bureau régional de la Minusma par intérim, El Hadji Ibrahima Boly Diène, le Gouverneur de la Région, Sidi Mohamed Ag Ichrach, le député de Kidal, l’Honorable Ahmoudene Ag Ikmasse, ainsi que les représentants des groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Pour la Minusma, cette visite constitue un point positif dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation dont elle appelle les signataires à accélérer sa mise en œuvre.
Le ministre-commissaire a saisi l’occasion pour insister sur la particularité de cette année en termes d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. À ses dires, malgré la production céréalière annoncée supérieure à celle de l’année dernière, de grandes poches d’insécurité alimentaire sont recensées dans presque toutes les régions du Mali. Selon lui, ces poches ont été créées par une pluviométrie capricieuse et la chenille légionnaire qui ont sérieusement affecté les cultures au Mali et dans la sous-région.
240 ménages vulnérables de nouveau dotés de 20 caprins chacun
Aussi, il a rassuré qu’il n’y a pas de raison de s’alarmer car l’État a les moyens non seulement d’endiguer la situation, mais aussi de faire face à une éventuelle crise alimentaire. À ce titre, Oumar Ibrahima Touré s’est dit convaincu de la robustesse du dispositif national mis en place par l’État et ses partenaires pour prévenir les crises alimentaires et nutritionnelles.
À le croire, cette visite a été très significative à plusieurs titres. D’abord, c’est l’une des rares fois qu’un officiel se déplace dans cette région jugée, à tort ou à raison, par certains d’inaccessible pour les autorités nationales, ce depuis la visite de l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Ensuite, poursuit-il, cette visite permet de prouver aux sceptiques que Kidal est toujours malienne. Enfin, cette visite est la preuve que l’État, à travers le Commissariat à la Sécurité alimentaire, est très sensible aux préoccupations des populations maliennes aussi loin qu’elles puissent se trouver.
À noter que le Pdirk est une composante du Commissariat à la Sécurité alimentaire. Malgré la situation d’insécurité, les responsables parviennent tant bien que mal à répondre aux besoins des populations sur place. C’est ainsi que pour cette année, le comité de pilotage du programme, en sa 10ème session, a envisagé d’investir près de 1,5 milliard de nos francs pour renforcer la résilience des populations. Ce programme permettra l’achèvement des 48 points d’eau pastoraux en cours d’aménagement, la mise en œuvre d’activités d’appui à la valorisation du potentiel agricole et pastoral qui contribueront au renforcement de la résilience des populations les plus vulnérables. Ainsi, il s’agira de la dotation de 240 ménages, vulnérables de nouveau, de 20 caprins chacun. À cela s’ajoute un appui à la campagne de vaccination du cheptel, mais aussi des appuis aux maraichers en semences, en matériels aratoires, en moyens d’exhaure thermique ainsi que la réhabilitation de puits maraichers et de réseaux d’irrigation.
Boubacar PAÏTAO
Source: aujourdui mali